Performance | 10:00 | France (Le Mans)
Les 36 Poses
Le médium photographique fige un instant alors que la danse s’avère l’expression même d’une continuité de mouvements des corps dans l’espace, d’un florilège d’instants. Et la danse ne cesse de poser la question de l’archivage, de la trace, de la pérennité.
Lors de la performance, un photographe et un danseur évoluent ensemble dans l’obscurité. Le danseur revêtu d’une robe filaire de coton se meut dans le noir. Le modèle traditionnel du vêtement et la manière dont la danse se construit en gestes répétitifs se font écho à une culture rituelle et chamanique. Le photographe, doté d’un appareil photographique argentique et d’un déclencheur de flash, actue véritablement : il orchestre et dirige. La photographie devient « active » et l’archivage, totalement inclus dans la performance. Le nombre de poses de la pellicule et la fréquence des déclenchements de l’appareil déterminent le début, la durée et la fin de l’action. Les flashs saccadent la vision des spectateurs, n’offrant que des poses isolées par la vision du photographe. Ainsi se joue la notion de réminiscence visuelle alors que s’imposent des instants précis grâce aux flashs lancés à chaque déclenchement (36), rythmant l’ensemble de l’actuation, comme seule source de lumière dans l’espace.
Les époques et les cultures se rencontrent pendant ces quelques minutes, réveillant la notion d’archivage de la performance, entre tradition cultuelle et culte de l’image.