« Who’s a good girl ? »
Assise face au public, perchée sur une chaise dont deux pieds restent suspendus, la performeuse actue une figure féminine à l’équilibre précaire. Maquillage volontairement exagéré inspiré des E-girls, posture impeccable : l’image stéréotypée de la “good girl”.
Progressivement, cette image se fissure. Le corps se déforme, se fait acrobatique, animal, organique. Les codes de la féminité se dissolvent comme un masque qui fond. Une sensualité irrépressible s’impose, amplifiée par la sonorité brutale d’une cloche de vache fixée à la chaise. L’extase devient grotesque, déborde l’image attendue.
Surgissent ensuite, des sons dissonants : bêlements, clochettes, fragments de Saint-Saëns, échos de pas dans les Pyrénées. L’univers sonore fait basculer la figure de l’icône féminine vers celle d’un être hybride, à la fois humain et animal.
Toujours en déséquilibre, la performeuse soutient le regard du spectateur : l’image de la “good girl” se transforme en question troublante sur la construction sociale du féminin, entre norme et instinct.
Ce travail interroge le corps comme image, le basculement entre représentation et animalité, entre façonnage social et débordement organique.

