Film | 0:06:37 | Allemagne | 2023
It will be true forever
It will be true forever describes an experience from my early childhood. A childless couple, relatives of my mother, believed it would be a gift for a city child to spend a few weeks in the countryside. They owned a stately home near their vineyards. With a clear conscience, my parents left me in the care of this rural family for 4 weeks. Upon arrival, I looked with fearful eyes at the multitude of cotton-like webs and nests – spiders; luckily, I thought they were far away, as the walls of the grand house were relatively high. Unfortunately, my suitcase wasn’t in the room I was allowed to live in; my room was under the roof, lower but just as well stocked with ‘candy floss’ as the high room.
There was also my uncle Willi, a man with huge hands and wide-open eyes when he smiled. Will, as my aunt called him, was a mushroom lover, a mushroom researcher. Every day, something with mushrooms was served at meals to everyone’s delight, and he particularly enjoyed drowning the mushrooms in his sauce inventions. As an expression of his feelings of happiness, a deep, fervent grunt could be heard, combined with the words ‘gives strength’.
What has faded is how I spent the days; mostly I was with ‘Mu’, the chain dog. Something connected us. But what will never fade are the nightmares about the mushrooms chased me nightly. I saw myself caught in sticky spider traps, saw flashing mushroom lamps, like fairground lights, columns of mushrooms marching towards me. Luckily for me, my parents came a week early, for scheduling reasons they must have said, because uncle and aunt had obviously meant well. Maybe my parents had some insight and sensed during the phone calls with me that something wasn’t right.
It will be true forever décrit une expérience de ma petite enfance. Un couple sans enfants, parents de ma mère, pensait que ce serait un cadeau pour un enfant de la ville de passer quelques semaines à la campagne. Ils possédaient une belle maison près de leurs vignobles. En toute bonne conscience, mes parents m’ont confié à cette famille rurale pour quatre semaines. À mon arrivée, j’ai regardé d’un œil craintif la multitude de toiles et de nids de coton – des araignées ; heureusement que je pensais qu’elles étaient loin, car les murs de la grande maison étaient relativement hauts. Malheureusement, ma valise ne se trouvait pas dans la chambre où j’étais autorisée à vivre ; ma chambre était sous le toit, plus basse mais tout aussi bien remplie de « barbe à papa » que la chambre haute.
Il y avait aussi mon oncle Willi, un homme aux mains énormes et aux yeux qui s’écarquillaient quand il souriait. Will, comme l’appelait ma tante, était un amateur de champignons, un chercheur de champignons. Chaque jour, se servait aux repas quelque chose à base de champignons, pour le plus grand plaisir de tous, et lui, aimait particulièrement noyer les champignons dans ses sauces inventives. Pour exprimer ses sentiments de bonheur, il émettait un grognement profond et fervent, associé aux mots « donne de la force ».
Ce qui s’est estompé, c’est la façon dont je passais les journées ; la plupart du temps, j’étais avec « Mu », le chien enchaîné. Quelque chose nous reliait. Mais ce qui ne s’effacera jamais, ce sont les cauchemars à propos des champignons qui me poursuivaient chaque nuit. Je me voyais prise dans des pièges de toiles d’araignées collantes, je voyais des lampes à champignons clignotantes, comme des lumières de fête foraine, des colonnes de champignons marchant vers moi. Heureusement pour moi, mes parents sont arrivés une semaine plus tôt que prévu, pour des raisons de calendrier car l’oncle et la tante avaient manifestement de bonnes intentions. Peut-être que mes parents avaient une certaine perspicacité et avaient senti, lors de leurs appels téléphoniques, que quelque chose n’allait pas.