Dans la peau de Sisyphe, performance (FR) :
« Les dieux condamnèrent Sisyphe à pousser éternellement un rocher jusqu’au sommet d’une montagne, d’où la pierre redescendait sous
son propre poids. Ils pensaient, avec une certaine raison, qu’il n’y a pas de punition plus terrible que le travail inutile et sans espoir » Camus.
« Sisyphe est condamné à une action répétitive éternelle, pousser le rocher qui va rouler en bas de la pente. Encore et encore, sans répit. Sisyphe ne pousse pas seulement le rocher ; il pousse le poids de sa propre répétition, il se pousse lui-même dans une action absurde, une action dépourvue de sens.
L’homme et le rocher se confondent, le corps devenant le rocher lui-même. Sisyphe est pris au piège de l’esclavage de la répétition, mais il n’est pas un automate, il est conscient et conscient de l’absurdité et, malgré cela, il conserve la volonté de ramasser et de
monter le rocher, même s’il sait qu’il retombera. Et c’est dans ce déni et ce deuil – du non-sens et de l’absurdité de l’action- que réside la volonté de refuser d’être une victime, et en refusant d’être une victime, il devient un survivant, et dans ce désir de survie se trouve
le germe de la rébellion et avec elle l’espoir du changement – du sens de la vie.
Le geste s’actue devant une projection dans laquelle Sisyphe est saisi dans un décor naturel, luttant avec son rocher. Ce Sisyphe de l’écran se matérialise dans la salle en interagissant avec le rocher. Son corps souffre sous le poids de celle-ci et exprime son désir
de s’approprier ce poids et de le dominer. Sa capacité à comprendre (finalement) que cette action absurde est une imposition étrangère à sa volonté, et que cette pierre fait partie de son essence.
Le développement de la performance est en cours. »

