Film | France | 00:06:00 | 2023 |
BARDO
Dans le grand cycle vie-mort-vie, le «Bardo» désigne, dans le bouddhisme tibétain, un état intermédiaire entre la mort et la renaissance. Se relier au cycle de la nature et des saisons, c’est accueillir les changements, les transformations silencieuses cependant, à cause des effets imprévus de l’histoire humaine, le réchauffement climatique, l’air, le climat, les
sols, tout ce que nous avons rendu instable, interagit désormais.
« On se trouve soudainement obligés de baisser à nouveau les yeux vers la terre, vers le sol, vers l’ici-bas. Il s’agit bien d’une redéfinition fondamentale de cet être pétri d’humus, que l’on a appelé, pour cette raison, un humain » Bruno Latour «Face à Gaïa » in Huit conférences sur le nouveau régime climatique, 2015.
Sur « Terra », musique du cycle « Éléments » d’Anne Germanique, le regard pénètre dans un premier temps, sous le sol, s’y enfonce pour
« toucher du doigt » sa fertilité générée par une créature « homo-humus” enfouie dans le sol. De l’hiver au printemps, un étrange processus se trame sous la terre: la vie organique progresse à bas bruits, transite, mue ou flue; puis ont lieu la renaissance de la nature sur terre, l’émerveillement du printemps, la sensualité des couleurs et des corps. De lentes et étranges transitions intimes. « Tout coule, toute forme [imago] est errante et mouvante » Métamorphoses d’Ovide, livre XV. V 178.