Vidéo | 14:46 | Canada (Québec)
Engramme
« Je suis terrifié·e à l’idée de modifier mes souvenirs. »
Les engrammes sont des empreintes cérébrales laissées par chacune de nos expériences. L’essai vidéo éponyme a commencé avec une conversation entre An-Laurence Higgins et Aaron Pollard, deux artistes montréalais de générations différentes, aux origines culturelles et linguistiques distinctes. Nous y avons discuté à partir d’une préoccupation que nous partageons, sur la manière dont la mémoire construit l’identité, sur celle sont les histoires auxquelles nous nous accrochons évoluent dans le temps et dans l’espace et sur celle dont des expériences apparemment indélébiles se transforment voire se perdent. La réalisation a coïncidé avec la deuxième année de la pandémie de COVID-19, ce qui avec d’autres circonstances mondiales, a suscité une attention internationale sur l’écologie, l’impact humain sur la planète dans son ensemble et la vitalité acquise du temps passé à l’extérieur dans les éléments.
Le monde naturel figure en bonne place dans Engramme alors que, si l’humanité n’est que peu captée, l’empreinte anthropique s’immisce dans le champ visuel et sonores, en paroles et en mouvements. Une dialectique d’éléments composés et assemblés au cours du printemps, de l’été et de l’automne 2021 affirme une éthique partagée de « disponibilisme », les artistes ayant collecté le matériel visuel grâce à une variété de petits caméras et appareils et composé poétiquement leur approche en calques de l’image et du son.
Le travail répond à un projet de réunir deux artistes pour un film, lancée par Vidéographe.
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Engramme
Engrams are imprints on the brain left by our experiences. This video essay began as a conversation between An-Laurence Higgins and Aaron Pollard, two Montreal artists of different generations, with diverging cultural and linguistic backgrounds. This conversation centers on a shared preoccupation with the ways in which memory shapes identity, how the stories we hold onto shift over time and space and how seemingly indelible experiences are transformed and lost to our minds. The making of this work coincided with the second year of the COVID-19 pandemic. This and other global circumstances instigated an international focus on ecology, the human impact on the planet as a whole and the vitality gained from time spent outside in the elements. The natural world figures prominently in Engramme. Humanity appears only fleetingly in front of the lens, yet an anthropic imprint is ever present in its framing, sounds, speech and movement. Through a sequence of scenes, music and texts, Higgins and Pollard offer a dialectics of elements composed and assembled over the spring, summer and fall of 2021. What emerges is a shared ethos of availabilism – they collected the visual material with a variety of small cameras and devices – and a layered approach to image and sound following a poetic logic.