Gorge, du latin « gurges » dénote le « tourbillon d’eau », le « gouffre, l’abîme » puis « le gosier ».
La gorge comme seuil entre notre corps et le monde. Se tenir au seuil de la parole, à l’endroit où ça remue, où ça brasse, où l’hésitation se fait entre laisser jaillir, déborder, ou se laisser glisser dans le gouffre du non-dire. Le silence creuse des trous, ouvre des précipices.
Toutes ces langues qu’on nous coupe.
Sur un fragment du texte « Dans le cas l’ablation de la gorge et du pharynx… » de L’ignorant et le fou de Thomas Bernhard.

