Film | 0:12:42 | France | 2023
Djinn P. Scraper
1993-2023
Depuis le seuil de son studio lugubre, Ryan essaie de proférer sa colère d’être porteur du syndrome du spectre de l’autisme (TSA) dans une société parfois « figée ».
Certaines nuits, il est réveillé par les “bumps” du bloc télévisé de fin de soirée Toonami, réminiscence de son enfance. Confus, désorienté, il songe parfois à baisser les bras. Et si s’arracher la tête le libérait de son autisme ? Il s’est tellement entraîné aux habitus sociaux qu’il peut ressembler aux autres : cela en valait-il la peine ? Une autre échappatoire moins drastique serait la fuite à bord d’un vaisseau spatial au son de la réplique : “I’m saying, take the darn nightgown to the basement. Live dangerously!”/ »Je dis, emmène cette foutue chemise de nuit à la cave. Vivez dangereusement !”.
DJINN PROFÉRER SCRAPER, comme film-essai autobiographique, balbutie la colère et la souffrance de vivre dans une société parfois « figée » avec un trouble du spectre autistique. Tourné avec un iPhone X, une Sony A7C, il retient la rêche intrusion d’un obscur film romantique de Billy Crystal, y faisant office d’un épanchement baroque, hasardeux. Djinn P. Scraper figure la perception erratique, trouble, d’un tronçon du monde du point de vue d’une personne porteuse du trouble du spectre autistique, dans sa forme liminale, invisible aux yeux des autres.