Frontier, 2024, film, 3’22 (FR/PL) :
« Une petite fille sur un plateau d’échecs, dans le monde de l’espace et de la matière déployée. L’épisode avait été suffisamment bref pour qu’il se dissolve dans la bande-images des souvenirs et de la normalité la plus ordinaire, et qu’un basculement «de l’autre côté» n’advînt jamais. Ses pieds suivaient alors des lignes invisibles tout en évitant soigneusement certains espaces qu’elle était seule à voir, ou plus précisément à sentir. Ses mains s’attachaient à battre un rythme silencieux en touchant des objets selon un tempo par ailleurs imperceptible, dans un probable élan de ré-ordonnancement et d’harmonisation d’un monde qui lui avait toujours paru discordant, voire chaotique. Une tendance, enfin, à s’échapper hors du temps et de l’espace, en s’engouffrant par le point de fuite de la ligne d’horizon. Dans l’apparente promesse d’infini de la musique, ou dans les histoires qu’elle inventait. Ce sont précisément une musique, des paroles et une conversation familiale qui font ressurgir de tels TOC et ces fragments d’enfance en partie oubliés dans une forme stop … mais un «faux stop» sans enjeu de promotion. Et le «sonore» autant que mes propres souvenirs deviennent la source du mouvement des images. »
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