Pulsations est une œuvre processuelle qui explore l’identité à travers la transformation et l’interconnexion entre mon corps et le végétal. Ce projet repose sur l’idée d’autoportrait, où je détourne et transfigure ma propre image dans un rituel de métamorphose. À partir de ma photographie de passeport—une image rigide, normée, dépourvue de singularité—je développe une pratique de collage qui me permet d’habiter cette fixité et de la transformer. Depuis le confinement, j’ai progressivement intégré des fragments végétaux sur mon visage, abolissant les frontières entre mon corps et les plantes domestiques.
Mes yeux, seuls éléments qui conservent leur stabilité, deviennent le centre d’une subjectivité mouvante, un point d’ancrage au sein d’un flux organique. À travers ce processus, j’esquisse une identité hybride, en constante évolution, où le végétal s’entrelace avec ma peau, brouillant les limites du portrait traditionnel. Chaque séquence s’avère une pulsation, une respiration imprimée dans la matière vivante, révélant une identité qui ne cesse de se transformer.
Cet autoportrait mouvant et hybride dépasse le simple jeu esthétique pour devenir une réflexion sur la mémoire et la résilience. Les plantes, toujours en adaptation, évoquent une identité fluide et sensorielle qui se construit dans l’échange plutôt que dans une catégorisation figée. Elles insufflent une dimension tactile à l’image, prolongeant mon exploration du vivant et du mutisme de l’image figée.
Dans un monde saturé de portraits numériques formatés par les algorithmes, Pulsations se positionne à contre-courant en célébrant l’imprévisible et la transformation organique. Face aux enjeux écologiques et aux représentations figées de l’identité, mon travail cherche à réinventer le lien entre l’image et le vivant, offrant une vision où l’identité devient mouvement, porosité et fusion.

