Vidéo | 02:47 | Canada (Vidéographe)Venir voir cette oeuvre
Je pars rarement du vide pour créer, j’ai besoin de m’appuyer sur quelque chose qui existe déjà pour m’enlever ce malaise du début que je n’aime pas ressentir et que je n’ai pas envie de m’imposer. Chaque nouvelle création a donc comme point de départ une partie, grande ou petite, de quelque chose que j’ai créée avant. Le fait de travailler numériquement me permet de conserver toutes mes illustrations et ainsi avoir accès facilement à une banque d’images où je peux venir chercher à ma guise, « le » détail qui me servira de base et viendra alimenter mon inspiration pour une nouvelle création.
Le point central de mon travail artistique est le personnage et bien qu’il puisse apparaître sous différents traits d’une oeuvre à l’autre, il demeure toujours pour moi le même, soit un autoportrait. C’est à travers cette pratique que j’aurai appris à prendre contact avec les différentes couleurs qui me composent. Prendre conscience de toutes mes nuances, m’aura en partie réconcilier avec mes propres contradictions, ainsi qu’avec celles des autres. Alors comme une grande majorité des artistes, mon processus créatif a l’effet d’une longue et salutaire auto thérapie.
Donc, aimant partir d’une image déjà existante pour en amorcer une autre, aimant également jouer avec les détails pour créer différentes variantes en conservant le même fil, il allait de soit que l’animation finirait par s’imposer à moi. Le mouvement étant une multitude d’images fixes, le pas n’était pas grand pour passer de l’illustration à l’animation image par image.
Y’a du noir dans tes ailes est né doucement, naturellement, naïvement. Sans même en prendre vraiment conscience au tout début du processus de création, j’ai superposé en image des paradoxes qui m’habitent simultanément, soit l’inertie et l’agitation, la paix et le trouble, la paralysie et l’envol. Cet amalgame d’états d’âme qui peuvent te transporter d’un instant à l’autre aux deux antipodes. J’ai compris en regardant se transformer mes images, que j’étais en train d’illustrer de façon poétique ce qu’était la cyclothymie.