Sylvanie Tendron – Youhouuuu
Youhouuuu, 2019, Installation (Occitanie) : Une personne arrive face à la caméra, donc face au spectateur.
Elle dit « bonjour » et essaie en vain de discuter, de rentrer en conversation/communication avec son interlocuteur qui fait miroir au spectateur.
Bien que celui-ci soit passif, il peut se remettre en question et peut éventuellement revivre à travers cette vidéo performance des moments où il n’a pas eu l’occasion d’écouter ou de donner la parole à une personne en face de lui.
Pourquoi cette personne n’arrive-t-elle pas à finir ses phrases ? La difficulté de la communication vient-elle du sexe, étant donné que le personnage est une femme? de la notion de hiérarchie (professionnelle, familiale…) ? du caractère de chaque individu ? du pouvoir de chacun ?
Autant de questions que je me pose en tant qu’artiste et que je renvoie au spectateur. A l’inverse, quelle est la limite de réaction de ce personnage que joue l’artiste ?
Quelle est la place de l’artiste et quelle est la place du spectateur ?
En tant que spectateur, qui regarde passif, on aurait envie d’interagir avec l’artiste. On a envie de l’écouter finir ce qu‘elle commence à dire, mais impossible pour elle de s’exprimer, elle est interrompue, elle finit par être gênée de cette impasse, agacée de la situation et trouve ensuite un moyen de fuir ce monologue auquel elle est exclue.
Il s’agit d’une situation universelle que j’ai essayé de transmettre ici.
Avec ma caméra et cette nouvelle forme de vidéo performance, j’essaie de rencontrer et d’entrer en lien l’autre.
La vidéo peut être lue sans son, afin que le spectateur puisse se concentrer sur les expressions du visage. »