Blog Post Image: <em>Teal</em>

Björn KämmererTeal

Vidéo | 4:57 | Autriche (CJC) Venir voir cette oeuvre

Au cinéma, un miroir n’est rarement qu’un miroir, mais un des symboles les plus fréquents et les plus expressifs du cinéma. Ils portent toujours un sens au-delà du premier ce qui l’a souvent fait considérer comme le reflet tourmentée de l’esprit de l’être humain. Avec Teal, Björn Kämmerer dépouille le miroir de ses ornements métaphoriques et, ce faisant, lui redonne un peu de sa magie matérielle propre.

Selon les modes du travail du réalisateur viennois, il le fait d’une manière trompeuse et complexe voire contradictoire. Filmé sans sons, 25 images/seconde, Kämmerer braque son objectif sur une série de miroirs en chute libre dont les derrières brunis, colorés bleu-sarcelle, font face alors qu’ils tombent verticalement à travers le champ. Sur le fond absolument noir, les miroirs tombent à intervalles réguliers, s’écrasant sur la surface en une suite de destructions syncopées. Alors que chaque carreau se brise, des éclats réfléchissants jaillissent vers l’extérieur, attrapant des reflets brefs des lumières du studio avant de disparaître rapidement en un montage court. Comme dans Navigator, son oeuvre précédente, l’impression variante de la profondeur et la verticalité produite par ces éléments contrastés créent des motifs et des illusions d’optique dans le champ 35mm qui dissout lentement les coordonnées spatiales ainsi l’événement profilmique sculpte et remanie la perception du regardeur plan après plan. En une considération totale de l’espace, de la disponibilité et de l’iconographie cinématique (et donc d’une image littérale répétée) TEAL recalibre l’oeil de la pensée à travers une subtile application et la perturbation de formes familières. (Jordan Cronk)

——

When it comes to cinema, a mirror is rarely just a mirror. As one of the medium´s most ubiquitous and expressive symbolic objects, mirrors have long represented something greater than themselves — usually, when looked upon, some otherwise internalized or unsavory facet of a person´s psyche. With Teal, Björn Kämmerer strips the mirror of its metaphoric trappings and, in the process, restores a bit of its practical magic.

As has become typical of the Vienna based filmmaker´s work, he does so in deceptively complex, even contradictory fashion. Shooting silently at 25 frames per second, Kämmerer trains his lens on a series of free falling mirrors whose burnished, teal-colored backsides face the camera as they drop vertically through the frame. Against an all-black backdrop, the mirrors fall at rhythmically timed intervals, crashing to the surface in fits of syncopated destruction. As each pane shatters, reflective shards erupt outward, catching brief hints of the surrounding studio lights before being swiftly folded into the film´s clipped montage. As in Kämmerer´s earlier Navigator, the modulating sense of depth and verticality produced by these contrasting elements creates optical patterns and illusions within the 35mm frame that slowly dissolve spatial coordinates by allowing the profilmic event to shape and reshape the viewer´s perception from moment to moment. A tautological consideration of space, disposability, and cinematic iconography (and as such a literal object lesson in repetition), TEAL re-calibrates the mind´s eye through the subtle application and disruption of familiar forms. (Jordan Cronk)