Blackriver, 2024, Film, 3 min (Toulouse) : Impermanence
ElemenTerre
Blackriver #1 & #2 se nourrit de photographies noir et blanc et couleur, IRM -Images par Résonance Magnétique- et radiographies, bande son.
« Un autre territoire des écarts »
Le territoire du corps est vaste, tant dans sa construction physique que dans sa constitution psychique. C’est une magie que la nature invente, vivante. Les images d’un réel s’assemblent portée par l’imaginaire en une expérience. Ce territoire expérimental est à la fois connu, familier et abstrait, en écart. C’est une nouvelle façon de voir, « de dire, […] de faire », selon les mots de l’ethnologue Florence Dupont. Au delà de l’histoire de cette vidéo, le « je ne comprends pas » apparaît, mêlé entre sons et images quelque peu évocatrice de l’anatomie, du médical et de l’impermanence naturelle, organique.
L’impermanence et le caractère éphémère du vivant y fusionnent. Le cycle naturel entraîne des êtres vivants à naître puis à mourir peu à peu, laissant derrière eux des reliques. Tout se transforme en une construction suivie d’une destruction. A travers la notion de microcosme et de macrocosme, les paysages vivants s’observent y compris à travers les corps. Les images de technologies médicales et photographique en accord avec la bande son en capturent les entrailles. En une esthétique de la charogne, la mésologie, ou science des milieux, se perçoit dans cette approche de l’image matériologique.
Photographies, radiographies, IRM et bande son immersive provoquent une notion d’impermanence et de découverte du corps et de son paysage, unis en une vidéo presque dérangeante. La charogne est mise à nue. Les reliques se décomposent doucement dans la rivière, leur environnement d’existence après la vie. Le cycle continue toujours, les débris reviennent à la terre, redeviennent poussière. La poésie naît de cette variation d’ images. Le mortifère éphémère s’y prolonge, le tout continuant à subsister dans le jeu du temps jusqu’à son altération irrémédiable. Tout est éphémère.