The Altarpiece, 2025, film, 5’59 (IT) :
The Altarpiece réinvente la forme sacrée du polyptyque médiéval. Les plans pris à Venise, Italie, l’une des villes les plus visitées et les plus représentées au monde, privilégient la foule comme nouveau sujet de dévotion, non pas les saints ou les martyrs, mais le corps inconscient des touristes qui arpentent la ville, portant la dignité tranquille d’un rituel quotidien. Le jour, Venise est une scène vivante ; la nuit, elle se désemplit dans le silence — ce rythme de spectacle et d’absence expose son âme fragile. Chaque geste, chaque regard participe à cette liturgie profane du regard.
Le poème Nello Sguardo/ Dans le regard, énoncé alternativement en italien et en français, fait écho à ce mouvement entre spectacle et intériorité. Il parle des masques que nous portons – les rôles, les gestes et les attitudes empruntées à travers lesquels nous cherchons un sens – et de la nécessité de regarder sans juger. Les touristes, déambulant dans la ville, deviennent le reflet de nous-mêmes : des êtres qui traversent la vie à moitié endormis, accomplissant des rituels hérités, aspirant à être vus non pas comme des apparences, mais comme des présences.
Visuellement, ce retable émouvant de fragments de Venise inspire le ralentissement, baignés d’une lumière dorée, échos des panneaux à la tempera des XIIIe et XIVe siècles. L’espace urbain se transforme en un seuil contemplatif, où le temps s’étire et où le regard devient une prière séculaire.
The Altarpiece offre une pause.
The Altarpiece reimagines the sacred form of the medieval polyptych. Set in Venice, Italy — one of the most visited and performed cities in the world — the work turns its gaze toward the crowd as the new subject of devotion: not saints or martyrs, but the unknowing bodies of passing tourists moving through the city, bearing the quiet dignity of an everyday ritual. By day, Venice performs itself like a living stage; by night, it empties into silence — a rhythm of spectacle and absence that exposes its fragile soul. Each gesture, each glance, unfolds as part of a profane liturgy of seeing.
The poem « Nello Sguardo » (« Within the Gaze« ), recited alternately in Italian and French, echoes this movement between spectacle and interiority. It speaks of the masks we wear — the roles, gestures, and borrowed attitudes through which we seek meaning — and of the need to look without judgment. The tourists, seen drifting through the city, become reflections of ourselves: beings moving through life half-awake, performing inherited rituals, longing to be seen not as appearances but as presences.
Visually, the work composes a moving altarpiece: fragments of Venice slow down, bathed in a golden light that recalls the tempera panels of the 13th and 14th centuries. The urban space turns into a contemplative threshold, where time expands and the gaze becomes a secular prayer.
« The Altarpiece » invites us to pause.

