Installation | France (Toulouse)
Alphacolor/#Femina
« Tout dans cette vie n’est pas parfait mais tout y est exemplaire », Walter Benjamin, concernant Proust.
Alphacolor est la transcription de l’alphabet et des signes de ponctuation en code couleur, selon mon ADN, mes connaissances, ma sensibilité, mes origines, mon histoire. Ce code couleur est fixe dans mes œuvres depuis 2001.
Alphacolor/#Femina, développé depuis 2020, s’inscrit dans le processus de création Alphacolor qui intègre différentes propositions toujours construites sur la couleur et le texte de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948.
Tout dans ce texte n’est pas parfait mais tout y est exemplaire.
Les bases sont posées. Par convention « Homme », avec une lettre capitale est non genré et concerne autant les femmes que les hommes. Qu’en est-il dans la réalité ?
« Le palimpseste n’exclut pas, il repense. »
Alphacolor/#Femina concerne la place de la femme dans la société au XXIe siècle grâce à une nouvelle écriture féminine du texte. Le texte contient trente-huit signes typographiques. Pour chacun, un signe typographique brodé d’après une composition contenant le même nombre de signes que le nombre de fois où il apparaît dans le texte.
La broderie est un artisanat topiquement féminin, domestique autrefois inscrit dans l’apprentissage des jeunes filles. D’abord, « la marquette » réalisée à douze ans, abécédaire au point de croix (et chiffres) où la leçon de broderie se double de l’apprentissage de l’écriture et du calcul. L’étape suivante aborde « le trousseau », monogramme brodé sur le linge de maison, travaux dédiés à l’âge de quinze ans. Une telle activité résume l’avenir des jeunes filles, une vie chargée de devoirs avec à l’horizon, le mariage. Façons de dire, façons de faire, la laveuse, la couturière, la cuisinière d’Yvonne Verdier, se dévoue à ce conditionnement du statut de la femme.
Aujourd’hui, si elle ne brode plus son trousseau, la place de la femme a-t-elle changée pour autant ?
Dans cet abécédaire se glissent quelques images au fil de l’actualité, de mon actualité, celle que je reçois dans mon quotidien, en lien avec les questions féminines.
Ainsi :
I comme Istanbul -logo de la convention européenne d’Istanbul: en juillet 2021, la Turquie s’en retire. Il s’agit de la convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique.
L comme Livre: en 2020, encore 132 millions de filles âgées de 6 à 17 ans sont toujours privées d’école (Unesco).
P comme Pantalon: en 2013 seulement, modification de la loi française interdisant aux femmes de porter le pantalon.
T comme Taliban: le support devient «Burka». En août 2021, les Talibans au régime particulièrement répressif pour les femmes (droit à l’éducation, place dans l’espace public…) reprennent Kaboul capitale de l’Afghanistan.
U comme Utérus : en fin 2019, la Pologne revient sur le droit à l’avortement.
V comme Voiture : en 2018, en Arabie Saoudite depuis un an, les femmes peuvent conduire mais pas toutes, Loujain al-Hathloul a été arrêtée avec d’autres militantes pour le droit des femmes.
Et le fil comme lien, liant ; liant les uns aux autres, liant les époques et les récits, 1948 versus 2022.