DOUBLE SPIRALE, 2024, Installation (Toulouse) : « En un mot, l’oeuvre est un échelonnement ; son être est le degré : un escalier qui ne s’arrête pas ». (Roland Barthes)
L’escalier sépare et relie, il est l’intervalle même, intervalle entre la première marche du départ vers l’objectif invisible là-haut ou en bas, entre passé et futur. C’est le chemin métaphorique de la vie comprise comme accomplissement comme chemin vers la connaissance. La marche donne une échelle de mesure de l’espace et du temps. Chacune, gravie, fait de nous un•e autre. Vers le bas, l’escalier guide le dévalement, la plongée, mais si la descente est grandiose et triomphale, elle est aussi ascension.
Ascension également dans l’expression du Moyen-âge “descendre l’escalier” qui traduit paradoxalement l’ascension sociale pour habiter dans les étages inférieurs. A cette époque, les escaliers à vis symbolisaient la spirale qui s’enroule autour d’un axe central comme axe du monde reliant la terre et le ciel.
Le motif de la spirale est une figuration visuelle ancienne de l’évolution, de la croissance et du progrès. Carl JUNG a écrit « la voie vers le but s’élève en spirale ».
On retrouve également la spirale comme forme d’épanouissement créatif en philosophie, en anthropologie et dans les arts.
La spirale a également un sens négatif qui signifie l’impossibilité de sortir d’une série de pensées ou d’actions qui se répercutent en permanence sur elles-mêmes.