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Avant-propos : Processus

Le billet de Celia Eid

En préambule…

Petits conseils : mieux vaut prendre des vacances avant d’aller à Traverse Vidéo car le rythme y
est dense.

Ne pas vous laisser emporter par le bon vin et les petits fours de ses étapes, car d’autres plaisirs
vous attendent au long de ses itinéraires.
De retour, chez vous, vous constaterez que plus jamais, vous ne serez le/ la même.
Si le médium - la vidéo - est toujours le même qu’ailleurs, avec cependant des trouées par la pellicule,
Traverse Vidéo est une Babylone où toute la diversité et toute la complexité du langage sont dévoilées.
Dans mes souvenirs, je vois des femmes. Des femmes devant leur propre caméra, autant de caméras-
miroirs. Tournées vers le monde extérieur ou antérieur, elles disent JE.
C’est un JE avec humour, amour, colère, véhémence, fantaisie, poésie.
En JE, elles se promènent dans les villes où à la campagne. En JE, elles sont chez elles, en retraite ou
à l’hôtel.
Des histoires vraies ou faussement vraies, peu importe. Elles sont des femmes que veulent changer le
monde.
Changer le monde, le sauver, c’est ce qu’a voulu Pippa, La Mariée, documentaire du jeune vidéaste Joël
Curtz qui, d’une façon incisive, interroge : oui, changer le monde, oui, oui, mais sans en effacer le risque.

Traverse Vidéo est aussi un cours magistral. Pour chaque vidéo, il y a commentaire et débat
menés par Simone Dompeyre, éclairage fondamental qui nous pointe sur ce que nous n’avons pas
su voir, appréhender..

Mais Traverse Vidéo, c’est aussi un point de rencontres. En bonne maîtresse de maison, Simone ne
nous laisse pas à côté d’une table. Elle veille pour que des contacts se fassent. Les artistes, âges et gen-
res confondus se croisent. Les échanges sont riches, impromptus, inattendus.
Dès lors, un nouveau petit conseil : allez-y avec allégresse et humour liés, les coups de couac - on y parle
réellement - n’aboliront pas la fête quand tout s’y concerte du mieux possible.

Encore une petite remarque : j’y ai aussi perçu comme une angoisse qui flotte dans la tête des artis-

tes voire, je dirais, de toute la communauté. En effet, la vidéo est un art, florissant, mûrissant mais

aussi « mourrissant » si on ne la prend pas plus à corps. La vidéo souffre d’un manque réel de marché

et de soutien quand elle reste éprise de diversité, de recherche. Ce marché susceptible de tuer la liber-

té, c’est vrai, à moins que résistent des Traverse Vidéo. Celia Eid

La Mariée de Joël Curtz
10 17ème édition des Rencontres Traverse Vidéo