Page 160 - Catalogue_Traverse Vidéo_2018
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Performances
2018 année performative inversée.
Dans son désir de l’intermédialité, Traverse embrasse films et performances, installations et
performances, vidéos et performances… Elle cherche celles-ci ouvertes sur divers champs de
questionnement du performatif, du corps actif et en « je » direct au corps déguisé, de la parole
en acte au silence des mouvements, itinérantes et dévouées à un lieu. Elle les cherche qui
épousent les questions de ce siècle : de la « relation » virtuelle à l’intergenre, du Tombeau
à Duchamp au film tourné/joué par la même, de la réclamation du burlesque en féminin,
de la musique créée là à la traversée des matériaux, du dansé au arpenté, du jeu du corps au
jeu du mot… qu’est-ce qui fait sens ?
Cependant, cette année cumula les aléas nous privant de performances ou perturbant le projet,
cela ressemble à une liste d’excuses pour devoirs non faits et pourtant cela fut !
L’avion non pris parce que l’instrument de musique devait passer en soute, l’affaissement
de la voie de chemin de fer annulant le voyage, la pluie empêchant le premier moment de
la proposition à la Chapelle des Carmélites, l’impossibilité de recouvrir un sol, la panne d’un
appareil « préparé » empêchant la poursuite prévue… litanie réduisant le nombre de ses
implications performatives… Certes, les autres furent d’autant mieux appréciées…
Léa Sallustro / Jehane Hamm, La Ramée
25min | Toulouse, France
La Ramée rassemble un dispositif scénique et
cinématographique. Simultanément à la projection
d’un film sur un écran de calque, amplifié dans
l’espace de la salle par deux micros piezo.
Jehane Hamm, danseuse et performeuse, apparaît
et disparaît en silhouette derrière l’écran, en impacts
sonores, perturbant ainsi la perception entre espace de projection et espace
fictionnel. Une forme se dessine dans un paysage brumeux au bord d’un lac. Au
fur et à mesure qu’elle s’avance dans l’eau, son énergie vacille, seule, avant qu’une
présence éthérée se greffe à l’image. Ces deux figures féminines ne provenant pas
du même espace, pourtant s’y confondent au travers d’un dialogue de corps perdus,
en errance. Une histoire projetée comme un tableau, qui se raconte en deux temps
ou deux chapitres.
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