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Vidéos d’Ici et d’Ailleurs
Hélène BOUQUIN, Traversée, 2'06, 2012, France
Un surcadrage de l’impossible fait d’un espace de mer, avec légers remous
et homme pagayant sur une planche cachée par les flots, la pensée d’un
visage de femme sous bonnet de bain.
L’homme traverse un espace seulement perturbé par deux ou trois éléments
flottants non identifiés, il n’est que silhouette sans indication de son état
d’esprit alors que son coup de rame est quiet comme la mer… Le visage
enchâssant répond à l’imagerie médicale, à la radiographie faciale, les cheveux étant, dès lors, enserrés
pour faciliter ce cliché IRM.
L’enchâssement se poursuit puisque loin de la salle d’examen, le gros plan du visage se détache d’herbes,
le bleu du visage se détache de la clarté d’un vert… rien de tragique n’habite cette vanitas, elle porte le
calme et est portée par le calme.
DS
Henry GWIAZDA, you can never go back, 2'14, 2009, Etats-Unis
Explicitement de synthèse, trois êtres sur un escalier menant à une rue où
circulent des voitures ; un homme les gravit, une femme les descend, une
seconde fait ses exercices de gymnastique.
Des chiffres jusqu’à 24 déclenchent soit un bruit de circulation avec le mot
musique, ou des phrases non prononcées mais dont la proxémie avec l’une
des figures accorde à celui ou à celle-là, la préoccupation notée : la valise
paraissant plus lourde, le béton froid et rude, le corps sentant bon, les jambes faisant mal d’avoir couru,
etc. Les déplacements ne sont saisis que par le changement de position sans leurs mouvements et des
halos restent au sol.
“Les lumières sont la trace d’actions passées, de pensées, de tout ce qui nous pousse à aller de
l'avant… je cherche ainsi afin de découvrir un type de perception intermédiale, à créer un nouveau type
de sensibilité ou de perception qui induise à transférer l’attention d'une réaction esthétique - visuelle,
auditive ou tactile - à une autre.”
D.S
Salvatore INSANA, Steps in vain, 4'41, 2010, Italie
Le montage vertical raconte ses histoires ; il suffit de passage-piétons, de
marque d’arrêt de bus ou de sorties de trottoir avec bagages et d’une pluie
si tonitruante qu’elle connote l’envie de s’abriter ; les plans volontairement
coupés pour exclure la description des corps entiers, incluent suffisamment
de signes pour que se lise un propos…
“ Détestable attente sans tête, quand l’identité chute. Pas de tête, seuls les
pieds attendent. Tenter de tenir la ligne de votre agenda quotidien. Aptitudes humaines ou seulement
urbaines, attendre à l'arrêt de bus dans l'espoir que la vie pourrait vous attraper avant qu'il ne soit trop tard.
Des couches fragmentées en avant et en arrière encore et encore, tout le monde est d'une manière
différente : le même”.
D.S
24 Cinéma expérimental, art vidéo, monobandes - Histoire(s)