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Carte Blanche à Pétunia Alves - GIV
Le lieu importe dans cette appréhension, susceptible d’ouvrir une interrogation, divers lieux se
combinant dans un même espace. Le champ implique la lumière de la fenêtre d’une cuisine avant de
migrer vers un buffet-vaisselier : l’espace intérieur de la cuisine et son hôte sonore provoquent un
étrange espace cinématographique, bleu.
Beaucoup d’émotions se bousculent dans sa vision parce qu’en lien avec les archivages d’une mémoire
passée et réactualisée. Plus particulièrement, ce projet me parle, me basculant dans l’univers, la période
des années 50 que j’affectionne particulièrement. De telles images d’archives m’affectent, d’autant qu’elles
se font écho de mon propre travail plastique et photographique où sourd l’approche de la Mémoire et des
Mémoires.
Lili Plasticienne
Shereen Soliman, This Machine kills a fascist, 2,38min
Woody Guthrie, chanteur, guitariste, compositeur folk
engagé, prouvait ses convictions politiques en inscrivant sur
toutes ses guitares «This Machine Kills the Fascists/ Cette
machine tue les fascistes », dès les années 1930.
Un changement de temps et de nombre pour Shereen
Soliman qui reprend la formule pour titre, entrant ainsi dans
la lignée des artistes ayant décliné ce propos.
Sa machine est celle de la vidéo métrique dont le montage,
à l’instar d’une partition, entrelace des phrasés/des plans leitmotive en variant les premiers plans comme
on varierait les tons sonores, en variant les vitesses par un ralenti.
Un aéroport international est le lieu filmé : l’appel réentendu par deux fois est en langue étrangère;
vaste, il compte fauteuils et mobilier interchangeables pour ces lieux de passages. Captés derrière la gran-
de baie, les alentours typiques immédiats, où avancent quelques hommes, perdent toute fonction docu-
mentaire par le teintage bleu qui touche aussi l’intérieur. Ils reviennent scander les plans du dedans réitérés et
eux-aussi vides; parfois en renversant l’axe ou étant traversés en premier et deuxième plans par des
voyageurs, hommes et femmes. Devenus silhouettes, ceux-ci font office de volets filmiques barrant le
champ. En rupture suivant un noir, et débutant par des fumées, le plan taille d’un homme en casque et
masque de travail, s’entrelace à eux ; cet ouvrier est le seul à bénéficier d’une description, qui découvre
son visage, quoique en contre-jour.
Cependant, ce montage sériel ne se contente pas de cette alternance de trois, puisque le plan pré-
cis d’un point architectural de rencontre de murs en arête, coupe lui-aussi ce bleu par un gris métallisé.
Que cet espace filmique s’éloigne du titre n’est pas contradiction puisqu’il oblige à précisément
s’interroger sur sa raison d’être, tant le poème en bleu et gris refuse de donner une réponse.
D.S.
Karen Trask, Elle, 56sec 51
Animation image par image : une corde blanche
forme le mot « elle », se transforme en papillon et s'envole.
Cinéma expérimental, art vidéo, monobandes - Processus - Processus