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Prép’art Installations
ce qui déborde le simple constat de ce phénomène familier et trivial et emporte vers
une lecture métaphorique de la fonte des glaces par le réchauffement climatique,
quand par sa sérialité, par les accords de guitare et de guitare basse transformés qui
connoteraient le son du cor, elle hypnotise devant ce qui devient spectacle et parti
pris des choses.
Rien de réducteur, le très gros plan dessine une géographie. Il embrasse de petits
monticules qui brillent immobiles sur une surface métallisée que quelques reflets en
sursaut animent. Ceux-ci saturent le champ… avant que leur amenuisement laisse
l’espace à l’eau, d’abord simple ruisseau, puis étang où se répercute une goutte avec
ses cercles concentriques.
Rien de réducteur, ils deviennent cailloux gelés d’une rivière blanche et les gouttes
poursuivent leurs dessins circulaires, plus ou moins visibles, plus ou moins rapides
qui s’élargissent alors que l’eau s’empare du champ.
Les cercles débordent le champ alors que résiste un petit cube avec moins de
brillance et que le noir se fait.
La sensation du temps réel, de la coïncidence du temps filmique et du temps de la
transformation de la glace retient en Ice-In, jouant sur le suffixe verbal anglais, qui,
en cette heure-là, est le en-train-de-se-dérouler du film de glace.
Simone Dompeyre
Roberto D’Alessandro, RGB+
boucle sur écran | 6min20 | France
Sur un vieil écran à tube cathodique,
clignotent des abstractions colorées. En tant
que manifestation du médium analogique
en lui-même, le bruit est laissé libre pour
que s’entendent ses variations. Cependant,
la danse bruyante se fige sur le support
numérique. Les algorithmes déstructurent
les images afin que s’expriment de nouvelles
formes, cachées dans les vides temporels entre
un photogramme et l’autre. Le bruit numérique émerge.
Cette conjonction d’éléments – traditionnellement ignorés soit par volonté soit par
incapacité physique/mécanique à les saisir – se lit comme un magma bouillonnant
de couleurs et les différentes formes de bruit, désormais isolées et libérées de tout
propos, interagissent de façon dialectique pour générer une multitude de possibilités
visuelles.
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