Page 205 - Catalogue-livre_Rencontres Traverse 2019_L'Expérimental-recherche-art
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Prép’art  Installations

des processus d’image de fusion, en multiples propositions déclinées en ballons,
globules rouges ou blancs ou d’autres figures.
Ce dispositif de juxtaposition prend dans ce in situ, une autre piste de lecture puisque
jouxtant une installation, elle-même composée de boucles sur écran de divers films
interrogeant le regard sur l’image et la composition sous-jacente de l’image, elle
s’y inscrit en abyme. Ces vidéos se succèdent, s’arrêtent et recommencent comme
indifféremment mais leur proximité et leur projection simultanée les mêlent en
un grand discours vidéographique d’autant que leur bande-son adopte un même
schéma et se croise, se chevauche pour se muer en une partition bruitiste unique.
Cependant, le miroir de Rétrospection 2018 « englobe » le spectateur qui y devient
portrait, lui-même, à la fois le sujet qui voit l’image-reflet, l’objet-image en
mouvement.
La composition avec miroir sans tain provoque un texte à plusieurs voix puisque
le dispositif physique mêle deux modes de lectures divergents dans la lecture des
différentes temporalités quasi simultanée.
L’une naît de la proximité réclamée par la taille réduite des vidéos et l’autre au
contraire par le miroir qui suggère l’éloignement. Intérieur/extérieur, histoires
personnelles et de l’autre se rejoignent ou se séparent au gré des mouvements mêmes
du regardeur qui devient le lien spatial, produisant par son propre mouvement son
rôle actif dans l’installation.

Bo Lee, no 139 – Getting out of bed

boucle sur écran | 2min38 | États-Unis

                                                 no 139 – Getting out of bed déconstruit mes
                                                 humeurs dépressives afin d’analyser les
                                                 structures sous-jacentes qui conditionnent
                                                 mon incapacité à « sortir du lit ». Créée
                                                 comme un triptyque, elle se déroule
                                                 désormais en un polyécran complexe
                                                 puisque les champs ne se cantonnent
                                                 pas, se superposent s’occultant parfois.
                                                 Ils rassemblent des fragments vidéos
                                                 trouvés ou filmés et des textes, eux-mêmes
« posés » sur une fenêtre du bureau informatique sans ordre, tant il est saturé par
des images et des fenêtres de recherche ouvertes.
La bande centrale adopte l’horizontalité du corps – de l’artiste – allongé. Son corps
subit les assauts d’images d’informations télévisuelles ou d’engagement à suivre un

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