Page 86 - catalogue_2012

Nolwenn Le TALLEC et Samuel CRUSSON

Ce que nous n’avions pas encore osé dire
Requiem dans une chapelle
autour du mensonge à l'autre et
surtout à soi-même.
avec Nolwenn Le Tallec et Samuel
Crusson

Technique mixte : corps de femme
avec boucles noires, corps d'hom-
me avec barbe, robe cousue de fil
blanc, pagne cousu
de fil blanc, guitare classique,
marches de marbre, riz basmati
taureau ailé, baiser presque
mouillé, coeurs en fuite.
Durée : 18 minutes.

Ce que vous voyez, ce qui se
passe devant vous, ce qu'on fait,
ce qu'on joue dans cette chapelle.
La réalité de ce que vous voyez ce
n’est pas ces peintures, ce
marbre, ces couleurs, ce sont des
mensonges.

Et qu’est-ce que vous croyez ?
vous croyez que je leur en veux
pour leurs mensonges !

Pas du tout, j'aime ça , moi, les mensonges ! le mensonge est le seul privilège de l’homme face aux
autres organismes vivants. La vérité, elle vient à force de mentir ! je mens donc je suis un homme, ou une
femme. Jamais on n’a trouvé aucune vérité avant d’avoir menti quatorze fois et, peut-être même cent
quatorze et, ça c’est honorable dans son genre. Le problème c'est que nous ne savons même pas mentir
avec notre propre cervelle!

Alors mon amour, mens comme tu veux mais mens à ta façon et moi je t’embrasse. Un mensonge bien à
soi, c’est déjà presque mieux qu’une vérité entièrement à une autre.
Qu’est-ce qu’on est, nous, en ce moment ? Nous tous, sans exception, pour ce qui est de la science, du
développement, de l'art, de la pensée, des inventions, des idéaux, des désirs et du libéralisme et de tout
et de tout et de tout et de tout ? En fait ce qui nous plaît c'est de nous gaver de l’esprit des autres – alors
voilà ! C’est vrai, non ? C’est vrai ce que je dis ? C’est vrai ?

photo Nunu Gardères 2012

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