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         Carte Blanche à Ron Dyens-SACREBLEU Productions

                                                                    Simone Massi, La Memoria dei Cani et Nuvole Mani
                                                                    (voir page 46)

                 Momoko Seto, Planet Z, 9min

                            Planet Z convoque une préoccu-
                 pation liée au processus de destruction de
                 la planète mais sans lever le drapeau
                 habituel contre la pollution. Si le regard
                 est celui de l’écologie, ce n’est pas pour
                 dénoncer des responsables mais pour
                 réfléchir sur le temps de la maturation
                 inhérente à l'écosystème, dont le rappel à
                 la définition, désormais, s’impose pour
                 revenir sur certaines de nos pratiques par
                 trop hygiénistes. Un écosystème est un ensemble dynamique d'organismes vivants - plantes, animaux et
                 micro-organismes - qui interagissent entre eux et avec le milieu - sol, climat, eau, lumière - dans lequel ils
                 vivent.

                            La présentation du film est tout aussi claire : « Quelque part… la Planet Z : une planète déserte.
                 Après quelques milliards d’années, une concordance de hasards y donne naissance à un miracle : l’eau.
                 Cette source de vie permet à son tour une nouvelle apparition : les végétaux. La planète déserte se trans-
                 forme ainsi en planète verte. Les végétaux règnent sur cette planète dans un ensemble harmonieux et
                 délicat. Cependant des champignons liquides, gluants et mobiles apparaissent doucement sur les feuilles
                 et viennent détruire la vie idyllique qui semblait y régner : c’est une nouvelle ère qui commence, celle des
                 champignons, qui par sa force inévitable, va lentement moisir toute vie sur son passage. Et s’épanouir à
                 son tour... »

                           Par là, la vidéo pose LA question indispensable « la vie d'une espèce peut-elle continuer si elle
                 n'a plus rien à parasiter ? » tout en s’inquiétant sur l'avenir, au cas où« l'industrialisation incontrôlée et l'u-
                 tilisation abusive des ressources planétaires (altèrerait irrémédiablement) l’écosystème. »

                            Le film pourtant vogue sur le poétique, le très gros plan fait du pourrissement d’un fruit, un lieu de
                 formes inédites où les gris sont nuances. La macrophotographie transforme la radicelle en jeune plante
                 gracile et ondulante… Michel Blazy a, là, une émule, lui qui, des petites choses de la maison, les oubliées,
                 fait œuvre. Lentilles, colorants alimentaires, purée de carotte poursuivent leur transformation lors des expo-
                 sitions en tant que matériau organique. Récemment à Toulouse, pour Junk Garden, une mousse scin-
                 tillante s’écoule de grandes poubelles urbaines en place des ordures. De pâtes chinoises, Patman 2
                 fait une créature souffrant d’un trop plein de nourriture, mais loin d’un antropoïde simpliste, la créa-
                 ture est un être de l’étrangeté.

            62 Cinéma expérimental, art vidéo, monobandes - Processus
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