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Installations Traverse Vidéo 2016 - L’atypique trouble 121
Marie VANDENDORPE, Prise de vue au Sténopé ; Origine ; Eclat d’eau, photographies,
installations, Alle.
© R.Bourrillon
dont le texte est à retrouver en page 93
Susanne WIEGNER, Kaspar Hauser Song, 33 : 36 min, Alle.
Le poème Kaspar Hauser Lied de Georg Trakl chante
l’histoire d’un jeune Allemand : Kaspar Hauser qui,
surgissant dans un village, affrmait avoir grandi dans
l’isolement total d’une cellule sombre. Les revendica-
tions de Hauser, les conditions de sa mort en 1833 - il
n’avait que 21ans - à la suite de multiples coups de
couteaux, n’ont jamais été résolues.
Le poème vidéographique s’inspire de l’inscription
de la pierre tombale d’Hauser qui, en latin, condense
son histoire : « Ici gît Kaspar Hauser, énigme de son
temps. Sa naissance était inconnue, sa mort fut mystérieuse. »
Les mots en vidéo prennent trois dimensions pour une construction d’espaces entrelacés : les lettres
deviennent écrans des images, elles s’allument dans le noir en kaléidoscope, métaphore des fragments
de mémoire. Ainsi l’épitaphe devient-elle la voie abstraite de l’itinéraire de Hauser, l’écho de ses expériences
peu connues, jusqu’à se prolonger en un labyrinthe déroutant l’image de l’incompréhension qui touche
sa vie.
En clausule, l’écrit redevient plan jusqu’à coïncider avec la pierre tombale de Kaspar Hauser.
Susanne Wiegner sait qu’elle ne donne pas de solution à l’énigme mais sa vidéo ajoute à l’élégie de
Trakl sa détermination vidéographique.
Simone D et Susanne Wiegner
« Printemps, été et bel automne Vit la neige tomber dans les ramures nues
De l’homme juste, son pas léger Et dans l’entrée crépusculaire l’ombre de l’assassin.
Longeant les chambres sombres de rêveurs. D’argent sombra la tête du non-né. »
La nuit il resta seul avec son étoile ; Kaspar Hauser, fragment de A Bessie Loos
- 5. Goethe Institut -