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Vidéos nomades Projections
Nous l’avons, pour ce faire, invitée à enregistrer un texte : VOIE L symphonie pour valises
à roulettes reprenant quelques mots clefs des annonces diffusées quotidiennement
dans les gares, mais qui, progressivement, s’en éloigne pour produire des sensations
et des images nouvelles. C’est le jeu de cet apparent paradoxe contredisant une
association trop attendue entre une voix et les messages entendus par des milliers
de voyageurs, la tension ainsi produite et le décalage entre la familiarité de la
voix de Simone Hérault et les phrases qu’elle prononce dans ce nouveau texte
qui entraînent surprise et attention accrue, dans un rapport singulier avec sa voix
ainsi décontextualisée, ainsi détachée d’un lien trop évident, et dès lors, aussi
reconnaissable que mystérieuse.
Les différents messages informant les voyageurs, tout au long de leur voyage, ont
été intégrés au processus de création avant d’être transformés afin d’en enrichir les
potentialités créatives.
« Apaisante et bienveillante, la voix s’adapte parfaitement au contexte animé des
gares, aux ballets des départs et des arrivées » commente la SNCF, exprimant à son
insu, notre ambition première : révéler la danse portée par ces mots.
Notre projet se souvient aussi de l’incontournable pièce de Steve Reich Different
trains à laquelle nous rendons ainsi hommage : cette musique bâtie sur l’intonation
de voix enregistrées dont la répétition quasi obsessionnelle, réveille la hantise de
ces trains le conduisant enfant vers les lieux où vivaient ses parents séparés, d’un
bout à l’autre des États-Unis. Dans cette œuvre, Steve Reich imaginait aussi qu’au
même moment, dans l’Europe des années de guerre, ces trains auraient pu tous les
conduire vers de plus tragiques destinations, toujours dans des trains différents.
Le projet implique la collaboration de Patrick Boronat, violoncelliste et celle de
Edouard Thommeret, saxophoniste.
Laurent Bonnotte, Linéaments
10min24 | France
Linéaments exprime l’expérience d’une rencontre
autour du tracé, de la ligne, du geste et de l’éphémère
contrôlé. Le point de départ en est une recherche
historique sur le trait graphique dans la représentation
du mouvement humain, depuis l’art pariétal où
« la beauté émane de mouvements fiévreux » selon
Georges Bataille, jusqu’à l’art du xxe siècle avec pour
seul exemple emblématique Le nu descendant l’escalier de
Marcel Duchamp, qui le commenta comme le fruit
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