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Projections Vidéos nomades
Cependant, la fable concerne aussi la vision des formes, toujours à la limite de
l’iconicité, contours simples éliminant les précisions alors qu’on laisse se raconter
l’histoire. Les mouvements aident à désigner figures et objets ainsi que les sons
indiciels quand la variation de l’échelle des plans garde sa fonction déïctique. Plus
encore lorsque les pales du ventilateur ne forment plus que volutes abstraites, les
avoir vues auparavant garde leur reconnaissance.
L’homme est atteint de désir de ressemblance aigüe, c’est aussi la lecture de cette
animation fabuliste.
Simone Dompeyre
Bernard Pourrière et Hervé Passamar, VOIE L symphonie pour valises à roulettes
9min30 | France
Nous avons poursuivi la démarche initiée dans le
métro (Ligne 1) par un travail en collaboration
avec Simone Hérault sur l’environnement sonore
des gares, particulièrement les annonces et
messages à destination des voyageurs.
Le site de la SNCF l’indique lui-même : « Dans
plus de 3 000 gares en France, SNCF parle
d’une seule voix aux voyageurs, celle de Simone
Hérault. Chaque jour, ses messages accueillent, informent, rassurent et font sourire
des millions de voyageurs en gare, dans les trains, et sur certains de nos serveurs
vocaux. Depuis 35 ans, sa voix féminine au timbre caractéristique accompagne
nos voyages en train » ; ainsi que : « Simone enregistre ses annonces par segments.
Un calculateur agrège ces segments pour en faire des phrases. Les segments de
phrases que Simone enregistre une à deux fois par mois dans le studio SNCF sont
numérisés, stockés, puis assemblés et restitués informatiquement. Les annonces
s’adaptent ainsi à tous les contextes et sont facilement programmables par les
opérateurs des gares… »
D’ores et déjà, la SNCF a pensé un processus informatique astucieusement nommé
E-Mone pour dupliquer et utiliser de façon illimitée cette « voix du futur ».
Nous avons initié ce projet comme un clin d’œil à Simone Hérault et à sa diction –
qui aurait déclaré aimer autant la lecture de la litanie des gares qu’un poème de
Baudelaire ! –, considérant, comme pour le métro, les annonces diffusées au départ
et à chaque arrêt comme des supports prosodiques et intonatifs définissant et
scandant la trame musicale et visuelle de la démarche.
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