Page 191 - Catalogue-livre_Rencontres Traverse 2019_L'Expérimental-recherche-art
P. 191

CROUS – Toulouse Occitanie          Installations

à l’ouest prétendrait à cette adhésion si ce n’est son pluriel « soleils » qui s’éloigne
du paysage attendu et si on ne connaît pas Maman, ne t’en fais pas, variation sur le
rapport à la mère et la country, où la réalisatrice Myriam Jacob-Allard, sur un air
idoine, tient la guitare dont elle ne touche cependant pas les cordes. Quant à cette
vidéo-ci, elle préfère le footage, double de son et d’images indépendants. Un mot
se répète sur des couchers de soleil à travers le monde, sur les villes patrimoniales,
sur les mers et les terres, sur les montagnes et sur les plaines  : plans empruntés
à des vidéos amateurs sur Internet. Soleil couchant, cercle doré, pris par les
brumes, miroitement reflété, orangés et jaunes s’y nuancent ou explosent. Ce mot
« maman » détonne tant il ne correspond pas aux topoï du western, pourtant le
nombre de variations, voix masculines et féminines, prouve sa récurrence dans les
chansons country western québécoises.
Parfois triste et lentement énoncé, parfois ému et sentimental, le terme garde des
traces de ses origines... la partition suit le decrescendo d’une chanson, traînant sur la
dernière syllabe. On y soupçonne aussi un rapport affectif mais plein d’humour
avec sa propre mère.

                                                                   Simone Dompeyre

CROUS – Toulouse Occitanie

Benna Gaean, Topic#11

boucle sur écran | 2min15 | Italie

                                    Une analogie gouverne la première approche
                                    du Topic#11 celle du train et de la pellicule.
                                    Alors que le plan exhibe les perforations
                                    nécessaires pour avancer d’ergot à ergot,
                                    de ce fragment de pellicule en position 17
                                    lisible, le bruitage induit à penser le voyage
                                    ferroviaire. Cependant l’écrasement par la
                                    similitude empêcherait d’appréhender le
                                    film.

                                             Le visible n’est pas toujours lisible, parfois
                                             sous le cercle de l’objectif, la surexposition,
de légers mouvements, parfois le passage au flou et plus encore, le jeu du doigt
nettoyant l’objectif empêchent la reconnaissance. Pourtant le fonctionnement

                                    191
   186   187   188   189   190   191   192   193   194   195   196