Film | France | 00:04:00 | 2023 |
c(h)ri/ /stèle_
En novembre 2020, plutôt que d’enterrer ma mère Christèle selon la norme chrétienne qui ne lui aurait pas convenu, mes adelphes et moi avons choisi de composer une sorte de stèle végétale avec les fleurs des funérailles, dans un endroit de nature perdu mais que nous partagions avec elle. Nous y avons disposé quelques objets pris chez elle, qu’elle avait glanés. Un vase vert, un plateau-miroir sur lequel elle avait disposé une sorte de diorama en mousse et une figurine-grenouille. Si un·e défunt·e est peut être l’élément le moins “in situ, in tempore” auquel on puisse penser, les souvenirs, même brumeux, les objets et les lieux qui participent à les faire vivre encore quelque temps, le sont absolument. Ainsi, lorsque je suis retourné·e sur place, il y a quelques mois de cela, j’ai filmé ces plans que j’ai modélisés en trois dimensions, écho de ce mémorial que nous avions perdu dans la nature et que le temps efface. Accompagnée par le travail sonore d’Elsa Martinez, c(h)ri/ /stèle_ pensée en boucle sans début ni fin visualise l’invisible : entre souvenirs flottant dans quelques circuits électriques de notre cerveau et fantôme perdu dans le cosmos.