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Raphaël BOCCANFUSO
Va voir dehors si j’y suis !
Il y eut d’abord un geste : la brisure, un jour dans une galerie.
Raphaël Boccanfuso : “Après avoir fait obturer une majorité des baies vitrées du centre d'art; à l'occasion
du vernissage, devant une partie du public j'ai passé au blanc d'Espagne les trois vitres restantes puis j'ai
violemment brisé deux d'entre elles avec des pavés de granit rose. Durant toute l'exposition les vitres n'ont
pas été remplacées, on pouvait accéder à un balcon de bois, que j'avais fait construire pour l'occasion et
qui dominait la mer, en passant à travers l'encadrement des baies dépourvues de vitre. Le son de la
performance (passage au blanc puis bris de vitre, enfin le bruit du vent et de la mer s'engouffrant dans la
pièce) était diffusé dans la salle d'exposition depuis l'intérieur du mur derrière lequel, dans une autre salle,
était simultanément diffusée la vidéo de la performance.”
Galerie du Dourven, Côtes d'Armor.
Puis il y eut le désir de trompe-l’oeil : trouver un lieu, un couloir, une baie vitrée, sur lequel/laquelle proje-
ter le film fait de cette action, dans le son pris de cette action.
Entraîner dans l’intérieur, la fracture ; ouvrir le mur, laisser s’engouffrer l’espace.
Ce fut ce mur, légèrement en arc de cercle, au bas de trois ou quatre marches... aller jusqu’au bout du
“comme si”, sans cacher le “comme si” puisque la machine projetante imposait de tourner autour d’elle.
Même en dedans, l’image du dehors provoquait son propre son.
D.S
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