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Avant-propos : Histoire(s)

Souvent dans le désir de classification rassurante, on distingue l’expérimental par
son refus du narratif, et inversement par le privilège qu’il accorde aux signes
plastiques. Pourtant, son approche – son exigence – moins abstraite qu’elle le fut un
temps, temps du « cinéma abstrait / pur », se rapproche de l’existant, de la figure.
L’expérimental dit.
Dire c’est produire une suite organisée ou moins organisée mais “appréhendable”, c’est
produire un discours sensible ou du moins des mises en perspective, sans
cependant tomber dans l’illusion de la transparence du médium. En effet, s’arcboutant au
“faire” expérimental, des propositions se dessinent. En réagissant contre, contre le codé,
le normatif, le consensuel, elles ébauchent des histoires. Ce faisant, elles se gardent du
décidé, de l’achèvement – à la polysémie terrifiante – elles provoquent des battements
de sens.
L’approche expérimentale enraie le désir d’atteindre une certitude même si des bribes
référentielles, des traces de vécu voire des ruades contre le “dit-réel” sont là, toujours
déjà à la « surface de la profondeur» [pour citer Païni, empruntant à Merleau-Ponty] sans
jamais faire “pour”…
Voilà pourquoi Traverse Vidéo 16ème édition, en mars 2013, s’est engagée à saisir cette
bipolarité avec Histoire(s).

Simone Dompeyre

Photo in situ : Robin Cuquel
6 16ème édition des Rencontres Traverse Vidéo