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Quelle place à Toulouse pour l’expérimental ?

Mercredi 13 mars 2013 – les échanges d’une table ronde professionnelle

Simone Dompeyre : Pourquoi cette table ronde ? Que j’appelle professionnelle mais peut-être est-ce un
mot que je n’ai pas le droit de dire dans cette profession.

1er point : Nous sommes nombreux à œuvrer dans ces champs-là, nous n’avons pas l’habitude de
discuter ensemble, de faire ensemble. Aussi essayons de préciser, chacun, pourquoi nous travaillons dans
ce champ-là. Qu’est-ce que l’expérimental pour nous – si c’est une étiquette ou un mot qui porte effective-
ment sens - sens que l’on peut décliner – l’expérimental n’est pas monosémique. Donc, tentons de
présenter ce qui nous conduit à travailler dans ce “terrain différent”, forme que tout le monde accepte !

2ème point : Sans doute, nous rappellerons nos difficultés financières mais nous ne dépasserons
pas ce constat, pour peut-être comparer nos différences dans le champ de la communication, et nos
difficultés de tout ordre, non pas parce que nous sommes dans l’associatif mais parce que nous sommes
dans le champ de l’expérimental
Nous pouvons remarquer deux attitudes devant le cinéma expérimental : ceux qui s’attendent à du cinéma
et sont un peu surpris, et ceux qui n’attendent qu’une réponse à ce qui ne s’appelle plus “Beaux-arts” mais
qui est dans “l’art visuel”.

3ème point : Que pouvons-nous faire ensemble ? D’abord vérifier ce dont on a envie – nous
sommes à Toulouse assez nombreux, malgré tout, à travailler alors que, partout en France, les festivals de
l’expérimental tendent à disparaître. Le CJC à Paris, Light Cone qui a rencontré plus de difficultés,
puisqu’il n’a pas pu garder son siège à Paris. Lors des previews professionnelles, quand nous nous
rencontrons, français, belges, allemands, espagnols, nous ne sommes pas plus de trente au complet.
Quant au CJC, le groupe qui a lancé le premier festival d’art expérimental à Hyères, il continue à Paris lors
de soirées et week-ends, il a découvert les premiers films de Duras.
À Toulouse et dans le Tarn nous avons, me semble-t-il, le désir de continuer !

Thérèse Urroz : Je suis professeure d’arts plastiques dans le Tarn. Des enseignants de toutes les
matières se sont rassemblés pendant cinq jours, lors de l’année scolaire, afin de travailler sur des thèmes,
nous sommes plusieurs professeurs d’arts plastiques à travailler sur la performance. En partenariat avec
l’Afiac, la DRAC nous a accordé un budget, et l’artiste Kamil Guenatri, performeur est venu dans neuf éta-
blissements du Tarn. Ainsi avons-nous un maillage assez important - Mazamet, Lautrec, Castres, Lavaur,
Puylaurens, etc.- qui a intéressé le Conseil Général du Tarn.
La performance, nous l’avions expliquée aux élèves par des vidéos, mais par la pratique, ils touchent du
doigt l’expérience, l’expérimentation. Non seulement Kamil est venu visiter les neuf collèges, mais le bud-
get étant conséquent, il a été en résidence d’artiste sur quatre lieux - Mazamet, Castres, Vielmur,
Puylaurens - pendant une semaine, avec des élèves volontaires. Et même si ce n’est pas beaucoup une
semaine, en sont sorties des photos, des vidéos. Kamil fera le point avec les élèves dans les quatre lieux
pendant les prochains congés.
Un grand vernissage dans un des établissements, celui de Vielmur, donnera aux élèves la preuve qu’il
s’agissait d’un fait réel. Des performances se succèderont ; pour certaines, des élèves fixeront des
rendez-vous dans telle ou telle salle.
Ça marche beaucoup au niveau des classes, c’est assez étonnant, ils sont demandeurs.

Manuel Pomar : Je m’occupe de Lieu Commun, un espace d’art contemporain de milieu associatif à
Toulouse, qui est la suite d’une réunion de trois structures, l’une À la plage a démarré en 1997, dans un
paysage, à l’époque, moins fourni qu’aujourd’hui, un paysage qui a beaucoup évolué en quinze ans.

8 16ème édition des Rencontres Traverse Vidéo