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Quelle place à Toulouse pour l’expérimental ?
On connaît le comportement du public – au bout de quinze ans de programmation ! Je sais que si on fait
du “namedropping” dans mon expo, c’est-à-dire si j’emprunte un artiste des Abattoirs, je vais multiplier
mon chiffre de fréquentation par “tant”; si je montre un artiste qui habite à Lille que personne ne connaît,
je vais avoir une baisse de fréquentation.
F.L : Vous êtes obligés d’en tenir compte vous aussi, c’est ce que vous voulez dire ?
Elodie Sourrouil : Pour la censure, elle concerne surtout certaines périodes ; lors des longues exposi-
tions d’été, où nous ne prendrons pas le plus de risques.
S.D : Et les deux espaces, parce qu’il y a deux espaces ?
F.L : Arlette Malié est plus habilitée à répondre, puisqu’elle s’occupe des résidences d’artistes. Cependant,
à Croix Baragnon, certaines restitutions publiques n’adoptent pas la forme de l’exposition longue ; elles
restent des expositions ponctuelles à fréquenter en soirée.
S.D : Cet espace-là est réservé aux résidences d’artistes : c’est un grand changement !
F.L : Arlette a un rapport à l’Université, ce qui entretient, certainement, chez elle un rapport à la
recherche, ce que nous, nous n’avons pas obligatoirement, ou nous l’avons différemment.
S.D : ...donc des résidences et des expositions avec temps de modulation…
Delphine Jouve : Vidéophages a fini par être reconnue avec une identité d’emblée dans la marge,
itinérante et hors cadre, dans une pratique culturelle expérimentale de l’image, moins formalisée.
L’association défend les films faits-maison, les films d’atelier, les films militants ; désormais nous pouvons
choisir et retenir des films régionaux, même si la production actuelle n’est pas très forte ; il n’y a pas de
politique audiovisuelle forte à Toulouse ; cependant la Mairie est en train de reconstruire filière par filière
– musique actuelle, cinéma audiovisuel…
Même en tant que programmation de cinéma, nous sommes en chemin de traverse - puisque nous
programmons du court métrage - mais la fiction a un très gros défaut : les acteurs, dans l’amateur leur
direction est difficile. Nous allons à Clermont Ferrand et à Lussas, et nous tenons à nos liens avec
Traverse même si ces liens ne sont pas évidents, chacun étant dans sa logique…
Nous expérimentons d’autres façons de montrer des films ; dans des bars, restaurants, du tout-gratuit lié
à la convivialité, même si “le tout-gratuit” pose question ; nous avons toujours voulu sortir la culture de son
cadre, ce qui n’est pas très payant auprès des institutionnels. Lors d’une soirée mensuelle avec de
l’éclectisme, sans privilégier de genre, mais nous avons du mal à montrer l’expérimental.
Nous sommes cependant très attentifs au processus de création et sensibles à l’envie de s’exprimer par
l’audiovisuel
Quant au Ciné-Ginguette : projection + spectacle interactif avec le public ; on vend ce spectacle un peu
hybride, ni de la projection ni du théâtre.
Le dernier point : notre dernier pilier né à la fin, l’envie de faire des projections en plein air avec un grand
écran ; nous en sommes à la douzième édition ; avec des artistes qui avaient envie d’avoir un moment où
s’exprimer ; “fenêtre de diffusion” beaucoup de projets sont nés à Faites de l‘image. La magie de
“on s’expérimente”, un festival pour les faiseurs d’image, de l’électricité, de quoi manger, la communica-
tion, un espace pour les artistes… c’est tout. Nous nous mettions en danger avec des ateliers non
classiques, des ciné-concerts et des écrans où projeter, du papier collé jusqu’à la projection vidéo 3D
16ème édition des Rencontres Traverse Vidéo 11