Page 141 - catalogue_2015
P. 141

ET EN BOUCLE AU GOETHE

Miriam GOSSING / Lina SIECKMANN, Sonntag, Büscherhöfchen 2, 11min, ALL

                                                                         Dimanche, une maison privée dans les
                                                           terres de Bergisches. Entourée par de banales mai-
                                                           sons habitées par une famille, sur la colline, à l’aube, la
                                                           propriété ensoleillée se pose immobile avec sa façade
                                                           jaune. Cependant, elle recèle un lieu de vie loin des cou-
                                                           tumes autochtones

                                                                               L’intérieur est l’écrin kitsch qui guide et est
                                                                guidé par le mode de vie de ses propriétaires. La vie
                                                                quotidienne y est littéralement mise en scène dans un
                                                                décor exotique variant d’une pièce à un autre sans né-
                                                                gliger la salle de bains selon des fantasmes particuliers
de bonheur de magazines et de séries américaines. L’automatisation domestique aide sans doute les gestes du
quotidien mais les déborde par la colorisation à outrances, pourtant les occupations semblent liées à la routine. Pour
compléter le sourire, c’est dans le confortable sofa rouge que se regardait ce dimanche-là

Timo KAHLEN, Daylight, 2min 45, ALL

              Le clic, la vacillation, le bourdonnement
des néons, allumés et éteints, structurent cette très
courte vidéo conceptuelle, qui – d’une façon très mini-
maliste – révèle pourquoi la lumière aveuglante et bril-
lante des néons dans l’atelier n’est en aucune manière
comparable au changement d’intensité, de mouvement,
de température, de couleur et de teinte du ciel à l’exté-
rieur. Un néon réel penché sur le poste qui accueillait
dès l’entrée le spectateur poursuit ce questionnement
de lumière et d’aveuglement.

Lucie MERCADAL, Le chant des bouilloires, 11min 52, ALL

                                                                         Entre le feuillage des branches, les herbes
                                                           hautes et les papillons d’été ou au milieu d’un paysage
                                                           enneigé, de trois bouilloires s’échappent des filets de
                                                           vapeur ; elles sifflent, prêtes, l’eau bout à l’intérieur de
                                                           leur ventre bombé.

                                                                               Le contraste s’instaure entre le lieu natu-
                                                                rel, protégé puisqu’éloigné des tumultes de la ville, lieu
                                                                sauvage, éloigné des nécessités de la vie domestique et
                                                                les… bouilloires, objets des plus habituels. L’incongruité
                                                                est d’autant plus exhibée que nul projet de pique- nique
                                                                ni de thé puisque nulle compagnie, aucun être humain
ne préside à de tels préparatifs, aucun n’assiste à ces appels des bouilloires. Rien non plus de la source d’énergie
pour alimenter les trois ustensiles. Ils posent plus qu’ils ne sont posés. Nature morte en image en mouvement, mo-
ment d’humour que croque l’artiste multidisciplinaire Lucie Mercadal mais humour où flotte la poésie de l’improbable.

                           Les bouilloires non utiles au thé sont des chanteuses que rien, ni personne n’arrête malgré leur signal

de température atteinte. Et la boucle de leur installation, là, en haut de l’escalier, se poursuit et poursuit cette souff-

lerie-sifflement pour notre sourire.                       TRAVERSE VIDÉO

                                      GOETHE INSTITUT

140 I N S T A L L A T I O N S

Maquette V3 2015.indd 142                                                  21/06/2015 19:49:35
   136   137   138   139   140   141   142   143   144   145   146