Page 136 - Catalogue_Traverse Vidéo_2018
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Projections Musée des Abattoirs
Isabel Pérez del Pulgar, Elemento Inestable1
7min55 | France
Le chemin de la vie est marqué par la perte et la
recherche de l’identité personnelle. Une investigation
des processus qui ont marqué, et ce, sans qu’on en
ait pleine conscience, la construction du temps vécu.
S’ébauche une ligne spatio-temporelle entre le stade
de l’enfance et celui de l’âge adulte ; une ligne qui
sépare les premières espérances des réussites. Cependant, étrangement, se poursuit
le désir de reconnaissance de l’image de l’enfance ; image qui chaque fois s’éloigne
davantage jusqu’à se transformer, se diluer par le passage du temps jusqu’à la
non-reconnaissance. Tout se résout en instabilité. Instabilité de ne pouvoir contrôler
les événements, instabilité des décisions continuelles qui règlent la vie, instabilité de
l’obligation de choisir sans avoir de certitudes. Instabilité face à la peur d’affronter
la perte. Instabilité face à l’image que renvoie votre miroir.
Pour d’autres œuvres d’Isabel Pérez del Pulgar, cf. p. 27, p. 210.
Maximilien Ramoul, Avant la fin
3min12 | France
Que celui/celle qui recherche l’image sans tache, lisse,
PAD, l’image communicationnelle passe son chemin
ou plutôt qu’il/elle adopte celui de cette escapade en
trois espaces et trois plans qui investit l’image dans
sa matérialité et la fait percevoir comme telle. En gros
plan, s’amorce le portrait d’un homme, le marcheur
dans la ville ; visage de face, de dos, de côté, il est mouvement dans le mouvement
mais sans réelle précision de qui il est, son blouson fermé n’est pas distinctif et le
grain annihile la description. Pixellisation et flou s’attestent comme manière de faire
image en ce premier plan, en effet de crayonné et sans la couleur d’un Seurat, sans la
netteté obtenue dans le recul pour découvrir Le Cirque ou Le Chahut ou Le Dimanche
à la Grande Jatte. Le pointillisme s’approche davantage à la suite d’un pigeon, se
dandinant près d’un banc, parmi les ombres portées d’un arbre sans feuilles, et le
mobilier urbain dédouble le contour de ces éléments. La déambulation perd de sa
lenteur et de son calme quand le troisième plan adopte le mouvement découvert
depuis un train jamais vu mais dénoté par les rails, l’éblouissement du soleil à travers
1 Film programmé dans le cadre de l’Atelier au cinéma ABC du vendredi 9 mars 2018.
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