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Projections  Cinémathèque de Toulouse

L’artiste explique le fonctionnement de son logiciel  : « Le logiciel RGB MusicLab
convertit la valeur de couleur RVB (rouge, vert et bleu) d’une image fixe en musique
à échelle chromatique (atonalité). Le programme lit la valeur RVB des pixels. Un
pixel fait une harmonie de trois notes de la valeur RVB, et la longueur de la note est
déterminée par la luminosité du pixel. La valeur RVB 120 ou 121 est le C du milieu,
et la valeur RVB 122 ou 123 est ajoutée un demi pas de la gamme qui sont C#, et
ainsi de suite. Le noir pur qui est R=0, G=0, B=0 n’est pas un son.
RGB MusicLab convertit une image en musique par l’algorithme informatique. Le
programme lit les données de couleur RVB à partir de 84 grilles divisées d’une
image vidéo  […] et choisit les trois ou quatre premières différences de la valeur
qu’une seconde auparavant (il peut contrôler la séquence des intervalles). Ensuite,
le programme convertit les valeurs de couleur en notes musicales qui sont les mêmes
méthodes que RGB MusicLab. »

                                                                   Simone Dompeyre

Michiel Van Bakel, Forest Paths

3min20 | Pays-Bas, EYE Film Institute

                                              Cela pourrait être une virtuose mise en
                                              abyme, d’un chemin dans un chemin dans un
                                              chemin à l’infini si la référence à Heidegger
                                              n’ouvrait d’autres pistes. Le forget Heidegger/
                                              oubliez Heidegger entre parenthèses jouxtant
                                              le « sentiers forestiers » titrologique induit
                                              paradoxalement à revenir vers Chemins qui
                                              ne mènent nulle part, Holzwege du philosophe
                                              allemand.
La promenade est transformée, perturbée ainsi que son image, en vagues, en
crêtes et ce, d’autant que le noir et blanc efface la connotation de la forêt et que
les quelques cris d’oiseaux emportés par le son entêtant, sériel, perdent leur rôle
d’indices du lieu.
Certes des masses connotent les arbres et une zone plus claire, un sentier mais
elles dissolvent leur iconicité. Ce chemin venant du point d’un fond sans fonds,
d’un fonds inépuisable, s’approchant grandissant jusqu’à saturer le champ, en
cette approche, se dilue en distorsion déréalisante. S’approcher c’est moins voir.
L’accelerando culmine en l’effet flicker, troué de stases alors des masses, des traits, de la
lumière jusqu’au finale en fondu au noir.
L’animation de photographies provoquant mouvement et lumière révèle des

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