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isdaT Projections

Jean-Marie Leicknam, Tant qu’il y aura du vent

10min | France

Dans le susurrement du dernier quatrain
d’Oublieuse mémoire d’abord aux mots
imperceptibles puis plus audibles, la dernière
partition de Jean-Marie Leickman se dévoue à
l’image qui se fait se défaisant ainsi que prise par
et dans le mouvement.
En suivant l’injonction du poème de Supervielle
à chercher « l’océan du côté de la source », il
replonge dans ses propres images, les « peint », les griffe, leur fait ratures ou fils
dessinés ou bien teint le corps et le champ incluant le pinceau.
Il rappelle tel plan de l’ampoule se brisant ou très éloignée, celle de la famille
fabriquant son trompe-l’œil, celui du corps se mouvant avec le travail déréalisant
du bleu ou plus éloigné encore ce plan footage d’un Tarzan aux pas simiesques et
de fiction aussi le clown ou le groupe masqué y compris de fausses pierreries ou de
la danse à la Loïe Fuller en voiles mouvants… un monde non-monde. Un monde
de l’image où l’implication répétée des instruments à la créer, à main comme
le pinceau mais aussi enchâssé comme l’appareil photographique ou la voix de
l’enfant égrenant des couleurs ou des bribes du Bateau ivre se disent comme projet et
comme fin en soi. Cela débute et se clôt sur le store, d’abord se levant sur l’image
et la lumière et se baissant quand elles s’éteignent. Tant qu’il y aura du vent produit sa
définition et sa propre application.
L’artiste dit : « Résonances magnétiques des images oubliées, recherches de
souvenirs de films réalisés, se mélangent, se brassent, s’embrassent, s’effacent et
resurgissent du plus profond de la mémoire. Tant qu’il y aura du vent qui porte ces
images aux cinq coins de nos sens la poésie l’emportera. Ce film est réalisé à partir
de fragments de certains de mes travaux tournés depuis plus de 35 ans. Comme
un archéologue de mon propre travail, j’ai fouillé puis mixé toutes ces images juste
pour voir si ce mélange allait produire de l’inattendu, du nouveau ou si au contraire
il s’agirait juste d’un état des lieux pour repartir sur une autre piste. »

Simone Dompeyre

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