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Projections Cinémathèque de Toulouse

Pierre Vermeersch, Tournure. Démocrite avec Worringer

1min58 | France

Tournure. Démocrite avec Worringer fait partie de
l’avancée d’une recherche concernant la structure de
l’acte pictural. Elle prend son départ de l’expérience
de griffonnage de Worringer qu’il met en série
avec la pratique ancestrale de l’entrelacs. Elle est
revisitée à partir du fondement de la théorie des
nœuds borroméens comme équivalent du coinçage
(διαθιγή) démocritéen. Les étapes de cette recherche
s’inscrivent en une série de fascicules consultables à
la bibliothèque Kandinsky du Centre Pompidou.
La présente monstration filmique déplie en trois
séquences les trois temps du mouvement d’auto-enveloppement de l’acte pictural
en lequel se conjoignent la structure de l’hypercube et la réflexivité de l’attracteur
étrange. Soit le rapport de l’intensif à l’extensif, tel que l’expérience de pensée de
Démocrite révisée par Aristote en ses propres termes, fixe le point d’origine de la
tradition du diagramme, au joint de l’art et du mathématique encore disjoint de la
déductivité.

Pour en lire un peu plus :
Pour revisiter l’expérience de pensée de Démocrite à partir de celle de Worringer,
nous en passons par la traduction des termes de Démocrite en ceux d’Aristote, qui
retrace la relation de l’intensif à l’extensif ; elle habite la tradition du diagramme,
en ce point d’origine tant de l’acte pictural que de la géométrie.
Démocrite : coinçage – diathigè → tournure – tropè → figure – rhusmos,
Aristote : ordre – taxis / position – thésis / forme – schēma
Conformément à l’expérience de griffonnage de Worringer, le coinçage est l’effet
de la rémanence du tact, l’appui intensif, en l’occurrence du crayon, sur le support
sous les espèces de l’entrelacs qui confère à l’inscription du trait la consistance de
la corde.
Ainsi la première séquence : L’intensité du coinçage d’un trait sur l’autre commande
un nouvel équilibre ; c’est-à-dire qu’un tel croisement doit s’orienter selon la forme
fragmentaire, le détail d’un tout dont la structure in absentia est offerte à l’ intuition.
Deuxième séquence : La répétition de l’acte d’inscription, du coinçage – diathigè –,
donne lieu, à chaque fois, au mouvement de la tournure – tropè – par laquelle
s’effectue le déploiement de la structure que nous avons identifiée à celle d’un

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