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Projections                     Cinémathèque de Toulouse

Les cinq danseuses dont costumes et directions prouvent l’inadéquation de cet
ensemble et qu’elles ne fondent pas un ballet unique – technicité et sourire – figé –
ne font rien d’autant qu’alors qu’elles entrent par la gauche et sortent par la droite
en imitation de l’arrivée et départ des coulisses, le double de celle-ci et de celle-là
ajoute à la désorganisation.

Ainsi si dans une chorégraphie donnée, la trajectoire de chaque corps est calculée
selon un modèle strict, appris, celle-ci est empêchée dans la rencontre avec d’autres
trajectoires tout aussi réglées. C’est pourquoi, l’artiste y métaphorise la théorie
scientifique du Chaos. Pourtant cette théorie a perdu sa connotation d’inconnu,
de menace que l’homme y projetait par peur de l’incontrôlable et poussé par le
besoin de régir, de donner forme et structure à tout. Désormais, on y a recours
pour l’approche d’éléments dépendant, en leur situation initiale, les uns les autres et

                                       subissant un léger changement affectant leur être
                                       ensemble. La mathématique en élabore des règles
                                       mathématiques et des équations sophistiquées tout
                                       aussi réussies que cette danse faussement ratée.
                                       Coda  : Quand en vidéo nomade, les danseuses
                                       s’échappant de leur champ suivirent l’encadrement
                                       des fenêtres, la figure s’y donna à cœur joie.

crédit photo : Roberto Alvarez  Simone Dompeyre

Stefano Miraglia, Anoche

7min45 | Italie/France

                                       Anoche est une étude sur la solidarité des éléments
                                       lointains  – presque sans rapport entre eux  – qui
                                       proviennent tous de mes archives personnelles et
                                       ont été réalisés à différents moments et lieux : une
                                       vidéo de ce que j’ai vu d’un bus de nuit à Rome en
                                       2012, un de mes enregistrements sonores de 2006
                                       et une photo retrouvée, prise à Venise dans les
                                       années 1930. Les photos agrandies sont montées
                                       en boucle et superposées. Les filtres de la boucle
                                       cassent, fragmentent les formes des lumières
                                       nocturnes d’abord si parfaites. Les mouvements
des formes fragmentées se mêlent à la bande sonore forte et déformée, provoquant
une nouvelle réalité à expérimenter. Peut-être d’une manière moins facile mais
certainement plus révélatrice.

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