Page 67 - Catalogue-livre_Rencontres Traverse 2019_L'Expérimental-recherche-art

Cinémathèque de Toulouse Projections

attracteur étrange en raison de la symétrie d’échelle qui lie le détail à l’ensemble,
comme s’il s’agissait d’une référence numérique soit du plan complexe, alors que le
procès est ici non algorithmique. Le graphe qui précède cette seconde séquence fait
montre du rapport de l’intensif à l’extensif, exprimé dans les termes de la traduction
d’Aristote à partir de ceux de Démocrite.
Ce mouvement de la tournure – tropè – conditionné par l’intensif, le coinçage –
diathigè –, est figure – rhusmos – dans le registre dynamique du mouvement chez
Démocrite. Alors qu’il est position – thésis –, arrêt de la figure – rhusmos – dans les
coordonnées de l’espace comme tel extensif. Cet arrêt fixe la forme – schēma – du
mouvement de la figure – rhusmos.
Ainsi répétons-nous trois fois cette effectuation de la figure – rhusmos – à partir d’un
coinçage – diathigè – initial, que nous arrêtons sur la forme – schēma – que nous
identifions à l’attracteur étrange.
La troisième séquence relève de l’ordre – taxis. La version du coinçage – diathigè –
démocritéen en l’ordre – taxis – aristotélicien vient boucler le système, en outrepassant
l’infini en puissance d’Aristote. En effet cette traduction suture les deux limites de
l’infini actuel, de l’infiniment grand, extensif et de l’infiniment petit, intensif. C’est
ainsi que l’effet de mouvement de l’artifice cinématique, obtenu par la mise en série
de ces trois variantes de la forme – schēma –, de la séquence précédente, enchaîne
trois temps de l’auto-enveloppement modélisé par celui de l’hypercube.
Cette structure d’enveloppe, telle qu’elle fut formalisée par Lacan dans ses leçons
sur les Ménines de Vélasquez, est celle du plan projectif figuré dans le cross-cap,
homéomorphe à l’hypercube : la structure même de l’acte pictural.

Fran Orallo, The Chaos Theory

3min40 | Royaume-Uni

La vidéo-footage, aux plans empruntés à Internet, dépasse le projet de plaisir premier
et explicite très habilement et en sourire, la lecture actuelle d’une difficile théorie.

Un plateau de danse improbable, sans
décor ni dorures, reçoit des danseuses
échappées de ballets très divers. Elles se
croisent, se superposent, se catapultent.
La donnée est explicite sur ce que
provoque l’harmonie quand diverses
de ses réalisations se rencontrent : le
désordre. Loin d’une simple addition
de talents, harmonie + harmonie =
disharmonie du plan premier.

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