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Carte Blanche à Pétunia Alves - GIV

                                       Zohar Kfir, Locale, 8,50min

                                       À travers la lentille d'un microscope, des paysa-

                                       ges luxuriants émergent et disparaissent, en donnant

                                       force à la temporalité de l'espace. Etats micro et macro-

                                       scopiques s’entremêlent transformant le réel, puisque des

                                       réalités distinctes et circonscrites se rencontrent, se

                                       superposent en une nouvelle communauté. Le règne ani-

                                       mal ne se distincte plus du règne végétal ; les quatre élé-

ments et le corps humain forment un grand tout. Au plus près, la chair ou le matériau donnent de petits

amas, des trous. Insectes ou plantes se ressemblent puisque le haricot qui se déploie, danse et vole grâce

à la superposition de ses feuilles prises comme ailes. Les artefacts comme l’aiguille qui tente de percer le

doigt ou des lignes blanches doublées se font écho par leur forme droite.

L’espace vidéographique n’a pas à obéir à l’ordre du quotidien et il rassemble des motifs autres

ainsi les sons topiques de la science- fiction sans ses images, ainsi la parole volontairement difficile à com-

prendre, ainsi la succession du proche y compris humain en très gros plan et du lointain moins circonscrit.

La maison sur l’eau qui entraîne le film en son début, flotte minuscule quand la fourmi en gros plan occu-

pe tout le champ voire s’y redouble.

Si Locale passant d’un existant à l’autre est encyclopédie au sens de dire le matériau du monde,

elle se refuse comme encyclopédie au sens où un savoir arrêterait cette vie et ses remous, et elle déve-

loppe une parole éminemment poétique.  D.S.

                                       Paryse Martin, Cumulonimbus, 8,06min
                                            Cumulonimbus est un film d’animation mettant en place

                                       l’indicible d’un évènement dramatique : le combat d’une
                                       femme contre le cancer. Il rapproche et confronte à l’irrepré-
                                       sentable d’un état paradoxal et renvoie au questionnement
                                       métaphysique de la vie. Poétisant la réalité crue, sublimant
                                       le constat de la volonté d’exister, il rivalise avec la fatalité de
                                       la perte et de l’oubli. Ce film oscille entre la présence et l’ab-
                                       sence du sujet, entre l’épreuve et le plaisir du jeu.

                                                        Danielle Raymond, Vimont, 4min

                                                                           Présence/ Absence
                                                        Inverser... Mise en film... Quotidien...Combinatoire... Inverser.

                                                           Ce travail est dans un premier temps une approche
                                                        plastique du chromatique : son inversion crée au niveau
                                                        de la couleur, une distance dans le temps et l’espace. Les
                                                        repères temporels et identitaires s’y perdent car se cumulent
                                                        la présence et l’absence par la non lisibilité des visages et
                                                        par option de l’image en négatif…
                On perçoit sans percevoir totalement, aussi décrypte-t-on, cherche-t-on, s’interroge-t-on… sur ce
     qui a lieu, en un temps allongé, ralenti et sur le son ; on est tenté de mettre en connexion les deux registres
     de cette image et du sonore jusqu’à vouloir une histoire puisque ces images racontent, suivent un déroule-
     ment, elles narrent une préparation. Cependant le son reste son, les bruits n’offrent pas de lecture de mots
     au risque d’induire une frustration chez « le lecteur/ visionneur ».

50 Cinéma expérimental, art vidéo, monobandes - Processus - Processus
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