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Traverse projette à l’UGC

                                               Carole Nosella, Sur le pont, 3,06min
                                                        Sur le Pont retrace l’histoire d’une perte ou quand la

                                               volonté de sauvegarder aboutit à l’effacement. Entre images
                                               fixes et animées, le montage évoque un écran sensible, sur
                                               lequel s’impriment, seconde après seconde, les images proje-
                                               tées.
                                               Une jeune femme souriante marche dans une ville sous le
                                               soleil froid de l’hiver, elle parle mais aucun son ne sort de sa
                                               bouche, autour d’elle mugissent des roulements graves,
                                               comme des vagues métalliques. Rapidement, une sensation
de flou se pose sur son visage, les images comme de légers voiles commencent lentement à s’accumu-
ler, tandis que le son doux et inquiétant se fait plus présent : son sourire s’efface et réapparaît, de plus en
plus flou, de plus en plus affirmé, et le son devient menaçant. Elle est toujours muette, en transition entre
deux espaces, toujours présente à l’image, toujours en train d’en disparaitre. Progressivement, il ne reste
d’elle que des évocations saccadées qui finissent par se fixer. Sous l’amas d’images, est-elle toujours là
ou s’est-elle échappée ?

                                                Benjamin Ramirez Perez, During the day my vision, 9,50min
                                                        Des passages de L’Avventura,1960, de Michelangelo

                                                Antonioni sont retravaillés en collages abstraits, après que
                                                des éléments de la surface et leurs mouvements ont été
                                                isolés. La texture des vêtements, rideaux et autres est mas-
                                                quée, rhabillée et remaniée en aplats et en motifs rythmés de
                                                pulsations, créant des distorsions et des interférences. Ces
                                                structures abstraites sont réintroduites dans le film d’Antonioni,
gommant et condensant à la fois son récit de disparition, de dissolution et de mémoire. Hallucination, ima-
ges-souvenirs et perception onirique sont portées par le montage rythmé, créant une irrésistible attraction
hypnotique.

                                                Léa Rogliano, Belles endormies, 16,29min
                                                        Dans sa brièveté, Belles endormies conduit un tableau

                                                signe de la recherche plastique et de ses expérimentations.
                                                Elle vogue entre plans vidéos et images de magazines de beau-
                                                té féminins, afin d’explorer les différents rapports sociaux au
                                                corps de la femme. L’artiste en expose la corporalité montrant
                                                combien elle se heurte aux exigences esthétiques de la
                                                société. En ce sens, on peut la qualifier de féministe, puis-
qu’elle ne peut laisser indifférentes les spectatrices alors qu’elle les ramène indubitablement à leur
condition de « devenir carné ». Ainsi suscite-t-elle l’intérêt, la curiosité au-delà du plaisir.
Belles endormies évoque la condition féminine dans sa beauté et son angoisse liées. Le Corps onirique
n’y perd pas sa dimension charnelle ni sa sensualité. La vidéo développe une rêverie poétique, lyrique le
long de laquelle la chair, parfois floutée, est paradoxalement à la fois suggérée et crûment étalée.

                                                                            Ingrid Lacourbas

               L’artiste en dit :
Rêverie autour du corps féminin et de sa représentation, formulée comme une recherche plastique, créa-
tion visuelle et sonore sans parole et sans acteur, Belles endormies s'empare d'images fixes empruntées

Cinéma expérimental, art vidéo, monobandes - Processus                                                              47
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