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Les 3/4 d’heure suisse




Hochschule Luzern Design & Kunst


Depuis 20 ans, le département vidéo de l'Institut Design et Art de l'Université des Sciences Appliqués de
Lucerne assure sa mission en offrant aux étudiants un espace pour découvrir, expérimenter et développer
leurs visions et leurs aptitudes.
Ce qui débuta comme l'idée d'un cours éducatif expérimental s'est transformé en un programme de
Licence sur trois ans qui accueille plus de 120 étudiants. Notre excellence académique repose sur les
compétences de nos professeurs, invités et artistes. Notre programme défend la force de la pluridiscipli-
narité. Nos diplômés travaillent par la suite dans le domaine des médias audiovisuels en tant qu'auteurs,
artistes ou techniciens, en Suisse comme à l'étranger. En gardant nos yeux rivés vers le futur, nous
abordons cet anniversaire en 2012, avec à cette occasion la sortie d'une compilation DVD, d'une publica-
tion et de programmations spéciales de films dans les festivals et les cinémas suisses, dont celle-ci.



Stefan DAVIX, - 30, 6’, 1995
La vidéo se parachève sur la machine de montage, où se poursuit le dérou-
lement d’un western, sage retour au filmographique lié au travail, à la
pratique. L’image revient à ce qu’elle est ; artefact modelable et modulable.
-30/ moins trente ? sans explication aucune lui impose et nous impose sa
reconnaissance de composition et la distance d’avec l’image mimétique.
Des bribes narratives parfois réduites à un plan actif comme la
préparation du repas dans la cuisine année 50, ou un tiroir tiré à la morgue
par un homme en blouse blanche rejoint par un autre ; à deux ou trois plans
comme la chute dans le précipice d’une voiture, ou plus long, emprunté au western canonique, et la
déambulation devant les chariots arrêtés d’une jeune fille. Sans lien si ce n’est leur origine filmique, ils
deviennent le fonds de ce film-ci qui insère son amorce en son corps même. Non pour inventer une
histoire mais pour preuve de la nouvelle malléabilité par le truchement technologique. Apparition, dispari-
tion, transformation, déplacement, ubiquité, doublement voire quadruplement… loin de produire l’illusion
du continuum diégétique, deviennent matériau, ils disent l’expérimental.
Ils l’avèrent et à cœur joie, se répètent, se disloquent, se font rayer avec ou sans trace de peinture, de
sillage à la verticale selon le long déroulé de la pellicule, ou en face à face avec eux-mêmes alternés avec
les autres : voiture/ femme ou avec eux-mêmes en variation : dupliquée en quatre la voiture- comme la
femme à la cuisine- est dirigée selon quatre axes. La perturbation du désir de narrativité est plus encore
aiguisée par le tremblotement des figures même si la musique fait aussi des échappées vers la BO de
genre.
D.S




Jonas MEIER, Rasende Liebe, 15’, 2006
Joe, Charlotte, Maurizio et Tonino ne sont pas seulement les heureux
propriétaires de leurs voitures. Ils manifestent également une
affection particulaire à l’objet de tous leurs désirs. Une affection
proche d’une forme de douce folie.
Rien n’est trop beau en effet pour ces amateurs de voitures. Ils leur
parlent, les soignent, les chérissent.





Cinéma expérimental, art vidéo, monobandes - Faut Voir 53
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