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Carte Blanche à Kinema Nippon




Toshio MATSUMOTO, For the Damaged Right Eye,
12’, 1969, 16mm
réalisé au même moment que Funeral Parade of
Roses, film sauvagement expérimental et acclamé par
la critique.
Une même séquence, projetée dans un écran partagé.
Sur l'écran, les images juxtaposées se concurrencent
les unes les autres, ou fournissent des indices l’une à l'autre. Formellement, le film exige une écoute et
une vision actives, comme il conteste les structures habituelles de la perception.
Dans un rapide collage, l’auteur rend cinématographiques les contradictions et tensions latentes qui sous-
tendent la fin des années 60 au Japon, la contre-culture abordant des thèmes très prégnants, la sexuali-
té, la violence, et l'activisme.



Shiho KANO, Shinonome Omogo Ishizuchi, 15’, 2008
J’ai eu la chance de pouvoir faire un film sur un réalisateur très actif de
l’histoire du cinéma Japonais, Itami Mansaku. Son existence demeurait
mystérieuse. Cependant j’ai découvert cette photo, un beau
paysage de montagne et une vallée, qu’il avait prise lui même. C'était
une photo simple que n’importe qui aurait pu prendre lors d’un voyage.
Elle m’a bouleversé par sa réalité dl’image photographique. A tel point
que je me décidai à suivre le même chemin de ses voyages, caméra
photo à la main. Pendant ce périple, j’avais vraiment l’impression de marcher avec Mansaku.




Shinkan TAMAKI, One Record on December, 6’30, 2007, 16mm
Cette vidéo semble subir un virus qui affecte l'image, pour produire une
imagerie déroutante, fragmentaire, de foules de gens qui marchent, en
noir et blanc. La vidéo devient de plus en plus inquiétante à mesure de
l'intensité croissante de l'aliénation officielle de son référent originel.
Taches et rayures visibles ajoutent à l'agitation.
Lentement, les fissures et les déchirures apparaissent, jusqu'à ce que
finalement l'émulsion s'écaille totalement. Ce qui reste est le blanc du
film et le silence.




Daisuke NOSE, Time for Radio Exercise, 11’, 2003
Nose en un seul instant condense une année d’excercies de gymnas-
tique matinaux en un unique moment.
En coda, un regard trop rapide peut s’interroger sur l’indivision de ce
film d’autant que la gestuelle quasi militaire de tel “animateur” ouvre
des souvenirs d’ordre sans faille, alors que le fluide du paysage, les
fleurs après la fondaison, la neige et les changements de vêtements
portent la marque de la spécificité du temps cinématographique, de cet
éveil compositeur d’un réel.




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