Page 62 - catalogue_2012
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Des réalisateurs...




Arnaud GERBER, Waterwork, 3', 2010
Eaux d’artifice
L’eau est un élément omniprésent dans mon travail. Son mouvement et
ses variations me fascinent. Et c’est donc tout naturellement que mon
regard s’est porté sur la chorégraphie proposée par cette fontaine
éclairée que j’avais remarquée à Clermont Ferrand pendant un festival.
Grâce à la pose longue et la pellicule transcendée, j’ai transformé cette
danse, et l’eau est devenue feu.
Et les feux d’artifice sont devenus des eaux d’artifice. Ce n’est qu’ensuite que je me suis souvenu que
c’était aussi le titre d’un film de Kenneth Anger. Mais comme son nom l’indique, Kenneth le rouge satan est
en colère. À travers l’eau, c’est plutôt la joie que je cherche. Une beauté fluide.




Arnaud GERBER, Post-Industrie,
14'13, 2011
En retombant sur les films des
frères Lumière, il m’est venu une idée
simple. Si on filmait aujourd’hui une
usine, qui en sortirait ? Et si
l’usine a fermé, où sont passés les
ouvriers ?
C’est dès lors en suivant ces questions que je me suis rendu sur le site des anciennes usines Renault. Pour
arriver finalement sur le seul atelier de la région, « L’atelier » Renault sur les Champs-Elysées.
D’un atelier à l’autre. D’une société industrielle à une société postindustrielle.
Ou comment ce qui commence par un clin d’œil, un hommage au cinéma, devient un état des lieux d’une
société. Une variation sur un même thème, où le plan de trois quarts remplace le plan frontal, pour ouvrir
encore plus ce lieu au hors et au mouvement.
Un film « reprise » (repris maintes fois déjà) pour lequel j’avais initialement imaginé une durée de trois fois
trente secondes, comme les trois « prises » originelles (et organisées) des frères Lumière, mais qui s’est
finalement rallongé au fil des rencontres que j’ai faites pendant le tournage.
Rencontres qui sont devenues une narration, alors que j’avais imaginé un film muet. Et ce n’est qu’après
coup que j’ai décidé de dialoguer avec un cinéma d’une autre époque, celui d’un cinéma marxiste qui
croyait encore qu’il pouvait changer la société à défaut du monde. Non sans auto-dérision.




Cécile BORNE, Thierry SALVERT, La Métalliere, 12', 2010
Le film se dédie au travail de Valérie Louis, métallière à Douarnenez,
mais il dépasse le projet de document dans la reconnaissance
poétique du geste.
Valérie Louis, titulaire d'un CAP de ferronnerie et de métallerie et d'une
licence de soudure, travaille depuis 2009 dans l'entreprise de
métallerie Corlay à Douarnenez. Elle décrit son métier comme rude,
lourd, sollicitant énormément le corps, mais également passionnant car il
demande finesse et précision. Et à la question : est-ce un métier d'homme? Elle n'en sait rien mais c'est
son métier ! Et le film s’impose dans cette écriture qui en reconnaît l’humain.




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