Page 61 - catalogue_2012
P. 61


Des réalisateurs...




Benoît BLEIN, Décagraphe, 9'09, 2011
Comme le laisse supposer l’étymologie du titre – Décagraphe -
l’œuvre invite à découvrir dix dessins, ceux-ci minimalistes se compo-
sant exclusivement de traits rouges qui viennent scander et composer
la surface de l’écran.
Sous la forme d’un compteur en partant de Un, l’unité mais aussi le
signe, pour se rendre jusqu’à dix, les séquences s’enchaînent pour
créer des combinaisons de traits jusqu’à la saturation même du champ.
Les traits agencés entre eux déterminent parfois des combinaisons purement graphiques : elles occupent
l’espace, le rythment, le scandent en créant des tensions. Ils sont parfois aussi figuratifs en reprenant des
signes comme la maison ou le tipi, tels des dessins d’enfants. Ces enfants, par ailleurs, au premier rang
du film, sont les révélateurs de ces traits.
Le film glisse en va-et-vient du papier et d’une représentation à plat, à un redressement du plan où les traits
rouges s’amusent en devenant volume. Si cette proposition n’est pas narrative, elle n’en est pas moins
abstraite. Elle prouve la spontanéité du dessin chez l’enfant tout en jouant avec ses limites. Avec tendres-
se, la possible naissance du simple trait se “dessine”.


Ollivier MOREELS, Hémisphère sud, 5'25, 2011
Lever de rideau sur une eau en mouvement : la mer, cet état transitoi-
re entre des possibles encore informels et des réalités formelles,
provoque une situation d'ambivalence, celle de l'incertitude, du doute,
de l'indécision qui peut se conclure bien ou mal. De là, la mer est à la
fois l'image de la vie et celle de la mort.


Vincent CAPES, Equinoxe I, 4'44, 2011
'Les Mânes sont plus qu'une chimère, tout ne meurt pas avec nous,
Il est une ombre qui sans périr, triomphe des flammes.”
Properce, Elégies, Livre IV, Elégies 7




Hicham QUAIDI, Here now, 6'50, 2011
Dans une ancienne zone industrielle, chaque mur ressemble à une œuvre
d'art, il suffit d'un œil appréciatif. Malheureusement, tous ces murs
délabrés qui ont subi les effets du temps vont disparaître. Un jour, ils
seront démolis sans que personne ne le remarque.


Jean-Baptiste LENGLET, Invocation of the video, 5'55, 2011
Une courte séquence d'un film des premiers temps est la toile de fonds
d'Invocation of The Video, dont la mise en boucle devient l'espace
d'une invocation vidéographique : dans un simulacre de rituel, une
forme abstraite apparaît dans le champ.
Est-ce une forme non humaine, animale voire monstrueuse, qui ainsi
évolue, se solidifie, se brise, avant de s'effacer alors que le rituel
s'éteint. La vidéo est un hommage à George Méliès.



Cinéma expérimental, art vidéo, monobandes - Faut Voir 61
   56   57   58   59   60   61   62   63   64   65   66