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Traverse Vidéo au Goethe
Brigitte BAUER
Film camera
Interview menée par Toni Verch
Dans votre film expérimental Film Camera des formes et des personnes bougent très lentement,
donnant une impression de fluidité et de cassure à la fois et rappelant des pas de danse.
J’ai, en effet, cherché à prendre du recul avec la réalité, à rendre l’endroit irréel. Ce n’est plus un
jardin défini qui est filmé mais un paysage dans le vague. Cela invite davantage à s’y transporter lors de
sa vision, comme dans un rêve ou comme lorsque des images remontent à la surface de la mémoire pour
disparaître à nouveau.
Pourquoi cette option de la camera obscura ?
Pour deux raisons : j’ai aimé connecter l’ancêtre de l’appareil photo- la base optique de la photographie,
connue depuis plus de mille ans- à la nouvelle technique numérique. D’autre part, je voulais découvrir au
public qui ne la connaîtrait pas la camera obscura afin de partager avec lui, la fascination de l’image qui
apparaît soudain dans le champ.
Où avez-vous tourné le film ?
J’ai choisi le jardin Hortus- mot latin de jardin- au Musée Départemental de l’Arles Antique à Arles, puisque
s’il pousse à la découverte des formes artistiques du passé, l’on s’y promène aussi.
Combien de temps, sa production vous a-t-elle pris?
J’ai filmé une journée mais ai consacré quatre à cinq jours, je ne me rappelle plus exactement,
pour le montage.
Vous êtes maître de conférences de la photographie à l’École Supérieure des Beaux-Arts de
Nîmes depuis 2005. La photographie est également un axe essentiel de votre œuvre. Depuis quand et
pourquoi est-ce que vous réalisez des films ?
Je n’ai commencé à faire des vidéos qu’en 2008, je suis donc encore une jeune artiste dans ce
domaine ! J’ai travaillé à l’époque sur une série de photographies de jeunes qui jouaient au paint-ball dans
une forêt pendant les week-ends. Durant ces jeux de rôle, où il est souvent question de scénarios de films
d’actions ou de simulations de guerre, les actions se multiplient avec un tel potentiel de fiction que la photo-
graphie seule ne m’a plus suffi. J’ai ressenti le besoin des mouvements dans les images ainsi que du son,
ce qui a motivé, en 2009, ma première vidéo Big Game.
Vous habitez et travaillez déjà depuis longtemps à Arles, vos projets vous y lient-ils?
Maître de conférences et artiste, j’ai déjà à assumer deux emplois à plein-temps. Les deux sont
captivants bien qu’il ne soit pas toujours facile de disposer de temps pour de nouveaux projets personnels
et j’espère ne pas perdre des idées en route comme ce n’est pas le cas, en ce moment, puisque j’achève
une série de photographies, Dogwalk, très loin de l’appareil ancestral, avec un smartphone et de la vidéo,
mais pour laquelle je laisse mon chien filmer. Il y aura bientôt plus d’informations sur mon site :
http://www.brigittebauer.fr/index.php/fr.
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