Page 162 - catalogue_2014

maquette 2014_TRAVERSE_VIDEO:maquette 2013 06/11/2014 15:53 Page 161

Lili Plasticienne

à Xpedit

Mémoires

«La passion reste en suspens dans le
monde, prête à traverser les gens qui veu-
lent bien se laisser traverser par elle».
Cette passion traverse Lili Plasticienne.

Ecorchée par le souvenir, les images,
et les mots, elle entasse, elle étage, elle
archive, avec une esthétique qui lui est bien
particulière. Chez elle, la sensibilité fait
trace.

L’œuvre est à lire, à regarder, à cher-
cher, elle convoque une lecture plurielle.
Ses créations ont un lien avec la réflexion
sur le temps, la mémoire, et avec la théâ-
tralité cinématographique.

Sa mise en scène est sensible dans
ses polaroïds où se mêlent divers espaces
temporels et intemporels liés à la mémoire.
Lili Plasticienne crée la référence thématique cinématographique dans le choix passionné des années
1950 et des séries noires.
Elle fonctionne comme un « metteur en scène », elle crée à partir d’un élément déclencheur auquel elle
donne sens, elle dirige le jeu en utilisant des matériaux scéniques.
Le travail de stratifications est en lien avec l’espace de la mise en scène, de la mémoire.
Les couches successives sur le film, et les gravures fonctionnent comme des traces, des temporalités
de la mémoire.
« J'ai fait dans ma vie des rêves dont le souvenir ne m'a plus jamais quittée et qui ont changé mes idées,
ils se sont infiltrés en moi, comme le vin dans l'eau, et ont altéré la couleur de mon esprit.»

Franck
La lune est bleue à Hollywood. Franck la
soulève dans ses bras et la porte dans sa chambre.
Un revolver attend au-dessus des amants, sous le
regard appuyé de la jeune femme à la cigarette. Une
histoire de trois, où chacun semble perdant. Les chiff-
res et l’atmosphère feutrée, presque voilée dans le
papier, résonnent en Série Noire. Le nœud de l’intri-
gue est là, affiché, épinglé.

1 Marguerite Duras L’Amant 161
2 Emily Brontë, Les Hauts du Hurlevent

Photographies - Processus