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                        Traverse projette à l’ESAV

                                                                 Fred Bayer Azem, Walls, 4min
                                                                            Avec si peu de temps, Walls compose le monde de

                                                                 l’adolescence, son processus de découverte des émois amou-
                                                                 reux, de l’attente à la rencontre, du baiser au départ et à la sen-
                                                                 sation de perte. Entre deux murs à proximité du RER - des
                                                                 sons topiques en off, à la tonalité plus aiguë disent son pas-
                                                                 sage - pour une situation d’initiation amoureuse dans un lieu
                 dérobé. No man’s land, il est pourtant l’espace où attend un jeune comme mille autres dans son anorak
                 bleu, et dont le sourire s’esquisse lorsque l’adolescente, une « grande », s’approche en faisant le mur -
                 inversement- pour entrer là. Pourtant quoique sympathique avec lui, elle accorde son baiser à un troisiè-
                 me arrivé, de son âge à elle. Petite chorégraphie : le plus jeune tourne autour d’une espèce de borne métal-
                 lique, elle fait de même... jamais de paroles, les signes corporels suffisent. La gestuelle est claire : on joue
                 à, on se teste, on s’approche, on se poursuit. Le jeu de la séduction entraîne une petite course pour un
                 repli hors champ, avant un retour pour le baiser en premier plan, hésitant et recommencé par elle.
                 L’ « amoureux » repart… elle, laissée seule, exprime en un regard adressé, sa plainte, en lento doloroso.
                 L’ambiance reste, cependant, légère ; par deux fois, le ciel bleu, avec quelques nuages, scande cet espa-
                 ce participant à adoucir cet entre-deux spatial et temporel hors des autres, derrière les murs. D.S.

                 Léandre Bernard-Brunel, Phantomanchot, 10,12min
                         Sur le trottoir d’un tribunal indien, une des derniè-

                 res chambres photographiques des rues commence sa
                 mue animale puis devient un gouffre noir et chante sa pro-
                 pre disparition. Un spectateur lumineux irradie un rideau
                 noir, comme à rebours. La bande son, provenant de la
                 salle des archives du tribunal, dilate l’ambiance sonore .

                                                                Laurent Bonnotte, Son Âme en parure d'écailles, 4,28min
                                                                Mer de Béring : Un pêcheur en transe, avant de vomir un pois-
                                                                son vivant et frétillant. Voilà l’animation animiste, jusqu’à la
                                                                remontée irrémédiable du filet…
                                                                Avec ce court métrage, je tente de mettre en avant la relation
                                                                animiste entretenue par le personnage avec les non-humains
                                                                dans un contexte qui perturbe la continuité de ce mode d’exis-
                                                                tence.
                 J'ai choisi une narration ainsi qu'un traitement visuel et sonore très singuliers et assez éloignés des réali-
                 sations plus conventionnelles, afin d'éviter l'intégration des codes d'expression et de représentation trop
                 proches de ce dont on est abreuvé dans le cinéma. C’est aussi pour cela que j’ai composé une fin en forme
                 un peu rhizomatique, ouvrant sur le champ du possible.

                 Alexis Burlat, 00.03.00, 3min
                        Donner la durée pour titre, c’est annoncer la fin et le

                 dessein de ce court chemin numérique toujours changeant
                 de direction, d’orientation et passant du noir et blanc à la cou-
                 leur, en assurant le propos de cette haute voltige d’anima-
                 tion.

                       Une figure sur un corps tout aussi cubique qu’elle avan-
                 ce, chemine, passe des seuils marqués d’un liseré rouge

            16 Cinéma expérimental, art vidéo, monobandes - Processus
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